Ce n’est probablement pas le nom le plus approprié. On pourrait supposer qu’un métavers est quelque chose qui s’autoréférence à l’univers, ce qui, si on y réfléchit bien, ne veut pas dire grand-chose.
On peut se reporter au roman de science-fiction Snow Crash, qui est communément admis comme étant à l’origine du terme métavers, ou bien en venir directement à ce que recouvre ce mot à la mode aujourd’hui. Cet article vise à démêler certains concepts autour du métavers et à explorer ce qu’il peut apporter aux entreprises de demain.
Nous remarquons que l’intérêt pour ce terme a décollé juste au moment où Facebook a changé son nom en Meta, comme le confirme une rapide analyse de Google Trends. Bien que Facebook (nous devrions maintenant dire Meta, en fait) ait pu susciter cet engouement, nous devons noter dès le départ que Meta, la société, et le métavers, le concept, ne sont pas les mêmes.
Comme tout concept, le métavers peut avoir de multiples applications, et il en existe effectivement. Il est également vrai que Facebook (aka, Meta) a également une telle mise en œuvre, appelée Horizon.
Alors, qu’est-ce que ce concept ?
Il existe des définitions et des analogies à profusion. Mais essayons de cette façon. Il s’agit d’un « monde » « créé » dans lequel les utilisateurs entrent (ou « vivent » pendant un certain temps) pour rencontrer leurs amis, ou simplement se promener, visiter des magasins, apprendre dans une salle de classe, etc. Bien sûr, tout cela se fait virtuellement.
À ce stade, si tout cela vous semble décevant, c’est parce que ce n’est qu’une partie du concept. Là où le métavers prend vie, c’est avec l’ajout de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée qui peuvent immerger l’utilisateur dans le métavers.
Si vous vous rappelez l’expérience immersive d’un très bon film en 3D, par exemple Avatar, et que vous vous imaginez être vous-même dans ce genre de réalité (virtuelle), cela commence à décrire l’expérience. Vous êtes un personnage dans le métavers, vous vous promenez et faites des actions pour interagir avec les autres.
Ou bien, pensez-y de cette façon : jusqu’à présent, la plateforme de médias sociaux et ses utilisateurs sont deux entités distinctes. L’utilisateur se trouve à l’extérieur, pour ainsi dire, et navigue en cliquant sur des liens et en tapant des messages. Le métavers est le média social plus plus. L’utilisateur est dans le métavers, et au lieu de cliquer sur un lien, il va se promener dans différents endroits. Ce n’est pas tout, mais la connaissance de cette différence essentielle suffit pour les besoins de cet article.
Qu’est-ce que cela signifie pour les entreprises ?
Pour exactement la même raison que les entreprises sont présentes sur LinkedIn, Twitter, Instagram ou Facebook, et qu’elles surveillent activement et s’engagent auprès de leurs clients potentiels et existants, les entreprises vont se lancer dans le métavers.
Les entreprises veulent être là où se trouvent leurs clients. Qu’il s’agisse d’une palissade à un carrefour très fréquenté, de médias sociaux classiques ou de métavers, c’est le même moteur. Si les médias sociaux ont révolutionné la communication bidirectionnelle instantanée entre l’entreprise et le client, et que cela a suffi aux entreprises pour placer les médias sociaux en tête de leur liste de priorités, le métavers n’en est que plus lucratif.
Avec les métavers, la promesse est plus qu’une simple interaction. C’est celle d’une expérience semblable à la vie. Considérez comment les entreprises immobilières et automobiles proposent déjà des visites à 360 degrés de leurs appartements et de leurs voitures. Imaginez maintenant que vous vous rendez à une exposition de voitures dans le métavers, que vous êtes accueilli par des vendeurs lorsque vous entrez dans le stand que vous avez choisi, que l’on vous montre la voiture, qu’un devis est établi sur la base de cette interaction et que des négociations ont lieu.
Vous choisissez ensuite de passer à un autre stand, de comparer les offres, et ainsi de suite. Tout comme vous le feriez dans le monde réel. Un centre commercial entier peut être reproduit dans un métavers. Les possibilités qui en découlent rendent la présence d’un métavers attrayante pour les entreprises, en particulier pour le B2C.
Si l’engagement et l’expérience du client constituent un attrait, le métavers ouvre des possibilités de réunions d’équipe virtuelles plus immersives que les arrière-plans virtuels que nous voyons sur les plateformes de vidéoconférence actuelles. Mark Zuckerberg, PDG de Facebook (aujourd’hui Meta Platforms), a d’ailleurs tenu ce discours en décrivant ce que le métavers de sa société, Horizon, peut apporter aux entreprises.
Se préparer aux métavers
S’il est trop tôt pour prédire quelles plates-formes métaverses réussiront à s’imposer et lesquelles disparaîtront (un peu comme ce qui s’est passé avec les plates-formes de médias sociaux telles que nous les connaissons aujourd’hui), il n’en reste pas moins que l’avantage du premier arrivé est réel. Contrairement aux médias sociaux conventionnels où n’importe qui peut créer une page à tout moment, avec les metavers, parce qu’ils sont censés modéliser le monde réel, vous devez acheter une parcelle. Évidemment, plus l’emplacement est privilégié, plus il coûte cher. Pour l’anecdote, quelqu’un a dépensé 450 000 dollars pour acheter une parcelle à côté de celle de Snoop Dogg dans le métavers Sandbox.
Vous avez une parcelle, et vous installez votre boutique, plus ou moins. Ce que vous pouvez ou ne pouvez pas faire ensuite dépend des fonctionnalités disponibles dans la plateforme spécifique du métavers. Avec le temps, on peut s’attendre à une sorte d’équité entre les plateformes en termes de ce qu’elles permettent de faire. Là encore, c’est comme pour toute autre technologie pour laquelle il existe des fournisseurs concurrents.
L’idée d’un monde créé en ligne, dont on peut faire partie plutôt que de l’observer de l’extérieur, n’est pas nouvelle en soi. Pensez aux jeux sur PC (Second Life, qui a exploré ce qui était possible près de deux décennies plus tôt).