Mickey Mouse aura trois chiffres en 2023. En octobre, Walt Disney fêtera son 100e anniversaire. Au cours du siècle dernier, les parcs à thème du Royaume magique ont survécu aux forces technologiques. Il n’est pas difficile de prendre le vrai Disneyland comme modèle pour le métavers qui marie sa marque et ses ambitions de streaming.
Disneyland, le parc à thème qui a ouvert ses portes 32 ans après la création de la société, était basé sur la vision du fondateur Walt Disney, qui a supervisé son achèvement dans une orangeraie à Anaheim, en Californie. Le parc à thème était révolutionnaire à l’époque, car Disney voulait une destination attirant à la fois les enfants et les adultes. Les manèges et les expériences tirés de l’immense collection de personnages animés et de films de Disney, tels que le Château de la Belle au Bois Dormant et le Mad Tea Party, ont constitué la base du livre de jeu. L’idée s’est développée et aujourd’hui, la société exploite des parcs à Paris, Hong Kong, Shanghai, sans oublier le Walt Disney World Resort à Orlando, en Floride.
Les parcs à thème, et les produits de consommation qui y sont associés, constituent une part de plus en plus importante de l’entreprise. Au cours de l’année se terminant en septembre 2018, la division a enregistré une marge d’exploitation de 25 % et a représenté près de 40 % du bénéfice d’exploitation total de Disney, qui s’élève à 16 milliards de dollars. Les actifs de la société dans le domaine de la télévision et du câble, comme ESPN, sont en déclin. Disney va donc s’appuyer de plus en plus sur les parcs à thème pour augmenter ses bénéfices et compenser les pertes de sa division de vidéo en continu. D’ici 2024, les marges des parcs, des expériences et des produits de consommation devraient passer à 30 % tout en représentant deux tiers du bénéfice d’exploitation de Disney, selon les estimations de Goldman Sachs.
De cette manière, Disney dispose des blocs pour son métavers. Prenez la franchise Star Wars. Elle a donné naissance à plus de 10 films, plusieurs séries télévisées pour le service phare de streaming Disney+ et sert de toile de fond à Disney World pour Star Wars : Galactic Starcruiser, une expérience immersive de deux nuits qui imite la vie dans la galaxie lointaine. Créer ensuite un monde basé sur la réalité augmentée n’est pas si tiré par les cheveux.
Pour cela, il faut toutefois devancer une société comme Meta Platforms, qui dépense déjà pour sa version du métavers. Le directeur général de Disney, Bob Iger, qui en est à son deuxième passage à la barre, devra passer les rênes à quelqu’un qui pourra superviser la transition. Tim Sweeney, qui a une longueur d’avance en tant que patron d’Epic Games, propriétaire de « Fortnite », ou Carolyn Everson, ancienne cadre de Meta, qui siège au conseil d’administration de Disney, pourraient ouvrir la voie. Pour le Magic Kingdom, le siècle prochain passe par le monde virtuel.