Le chef du métavers d’Orange partage sa vision de l’avenir immersif

Le groupe français de télécommunications Orange reste optimiste quant au potentiel du métavers, en particulier dans le domaine du commerce interentreprises (B2B), et explore de nouveaux développements en matière de réalité virtuelle (RV) qui contribuent à la société et à la durabilité de l’environnement. Lors d’un événement organisé à Paris la semaine dernière à l’intention des médias et des analystes, Morgan Bouchet (photo ci-dessus), responsable mondial des technologies XR et du métavers, a expliqué comment l’opérateur de télécommunications envisageait de saisir les opportunités offertes par les technologies et les services immersifs de l’avenir.

L’entreprise ne souhaite pas « développer un grand nombre de projets dans le domaine de la RV » car, pour chaque projet, elle doit s’assurer qu’il y a un « équilibre entre l’impact sur la société et la planète ». Par exemple, l’entreprise de l’opérateur en Espagne a ouvert un magasin virtuel (une annonce sur ce développement est disponible en espagnol ici) pour mieux comprendre « l’avenir d’une boutique dans la ville de manière virtuelle », a-t-il expliqué, ajoutant que c’est le type de projet qui doit avoir des lignes directrices relatives à l’impact du dioxyde de carbone (CO2) de son fonctionnement.

« Par exemple, le commerce VR pourrait être un moyen de minimiser les déplacements pour se rendre à un endroit ou à un autre », a-t-il noté. Pour y parvenir, Orange étudie actuellement des options permettant aux clients de visiter une boutique et d’effectuer des achats à l’aide d’un appareil mobile ou de lunettes de réalité virtuelle.

« Nous ne voulons pas développer beaucoup d’expériences de RV uniquement pour la communication… Et c’est la même chose pour le Web3 et le sujet de la décentralisation, la blockchain », a souligné M. Bouchet.

Par exemple, l’entreprise estime que sa nouvelle expérience de RV immersive « Notre-Dame éternelle », dont elle a fait la démonstration dans la capitale française la semaine dernière, est bénéfique pour la société. M. Bouchet a affirmé qu’il s’agit d’un « bon cas d’utilisation pour tout » et qu’il a déjà constaté un fort intérêt de la part de clients interentreprises (B2B) qui « veulent explorer et comprendre la valeur de cette technologie, ce qu’ils pourraient utiliser à l’avenir pour leur propre entreprise, pour l’industrie ».

Selon M. Bouchet, le groupe Orange a pour devise « la RV est une machine qui a un impact » et le fait que les clients B2B soient « tout simplement fous de la puissance de la technologie et de l’émotion [qui y est attachée] » montre à quel point cette devise est exacte. Il n’est donc pas surprenant qu’Orange estime que le secteur B2B offre les plus grandes possibilités de gains de revenus grâce aux expériences immersives. M. Bouchet a souligné que l’industrie automobile et les secteurs de la formation et de la collaboration constituaient des opportunités de premier ordre pour les services liés aux métavers.

 

Pour l’instant, Orange n’a pas d’objectifs de revenus pour l’expérience VR « Eternal Notre-Dame », mais M. Bouchet a souligné qu’elle a eu un impact indirect sur la communication et les relations avec les clients B2B. La vision de l’entreprise, qu’il pense être partagée par de nombreux autres opérateurs de télécommunications, est que la RV n’est « qu’une première étape », mais qu’à terme, les principales opportunités proviendront des appareils et services de réalité augmentée (RA). Même si leur utilisation ne sera probablement pas généralisée avant 2030, M. Bouchet a fait remarquer que si une entreprise veut être prête d’ici là, elle doit comprendre dès maintenant comment elle fonctionne et quel est son impact en termes de développement et de comportement des clients, par exemple.

L’engouement pour le métavers

À la lumière d’événements tels que la fermeture par The Walt Disney Company de son unité métavers, M. Bouchet rejette l’idée d’un déclin de l’intérêt pour le métavers. Pour lui, le développement du métavers est une question de timing, car il n’est pas encore très facile de comprendre s’il s’agit uniquement de RV, uniquement de RA ou des deux.

Leo Gebbie, analyste principal pour les appareils connectés chez CCS Insight, a déclaré à TelecomTV que le mot « métavers » a « sans doute fait plus de mal que de bien » à la réalité étendue (XR). « Après une vague d’enthousiasme lorsque Meta a adopté le terme en 2021, le métavers est devenu un mot-clé pour le battage médiatique autour de l’informatique spatiale, et des dépenses extrêmement importantes pour des technologies qui en sont encore à leurs balbutiements et qui ne sont généralement pas rentables. Certaines entreprises qui s’étaient empressées de créer des équipes spécialisées dans les métavers à cette époque les ont depuis complètement dissoutes », a-t-il fait remarquer.

Cependant, l’intérêt des opérateurs de télécommunications pour la RV, la RA et le métavers reste important, et nombre d’entre eux « lient la promesse de la technologie à leurs réseaux 5G », a-t-il ajouté. « Les expériences informatiques immersives mobiles s’appuieront sur des réseaux à haute capacité et à faible latence, ce qui semble correspondre parfaitement à la 5G. C’est pourquoi les opérateurs qui cherchent à rentabiliser leurs investissements dans les réseaux s’intéressent de près à cette technologie. »

Et bien que les expériences VR et AR basées sur la localisation soient considérées comme « impressionnantes », l’analyste a noté qu’il serait intéressant de voir « comment les opérateurs tentent de prendre en charge les expériences XR mobiles, qui mettent véritablement leurs réseaux à l’épreuve ».

Entre-temps, CCS Insight a prédit une « croissance modeste » dans l’industrie XR en 2023 et une « phase de croissance plus forte » à partir de 2024 au fur et à mesure que la technologie mûrit.

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