Implications politiques du développement des mondes virtuels

Le CEE salue le rapport adopté sur les implications politiques du développement des mondes virtuels – questions de droit civil, de droit des sociétés, de droit commercial et de droit de la propriété intellectuelle (2023/2062(INI)).

Dans l’ombre de la loi sur l’IA, des rapports et des décisions politiques tout aussi pertinents sont en cours de négociation dans les derniers mois de la législature du Parlement européen, qui aura un impact sur l’avenir à moyen terme des écrivains et de leur environnement de travail et de revenu. L’un d’entre eux concerne les rapports sur les mondes virtuels et le « métavers » qui ont été votés par le Parlement européen la semaine dernière à Strasbourg.

Le CEE salue le rapport « Policy implications of the development of virtual worlds – civil, company, commercial and intellectual property law issues » (2023/2062(INI)) comme un jalon essentiel et apprécie la reconnaissance décisive de l’importance de la protection des sources du secteur du livre, des écrivains et de leurs droits d’auteur comme un jalon essentiel et apprécie la reconnaissance décisive de l’importance de la protection des sources du secteur du livre, des écrivains et de leurs droits d’auteur.
La résolution traduite dans toutes les langues officielles de l’UE est disponible sur le lien suivant :
Textes adoptés – Implications politiques du développement des mondes virtuels – questions de droit civil, de droit des sociétés, de droit commercial et de droit de la propriété intellectuelle – Mercredi 17 janvier 2024 (europa.eu)
Contexte
Le métavers, et la version 3D améliorée de l’internet, est un terrain de jeu de Microsoft, Alphabet, Amazon, Nvidia et plusieurs autres monopoles. Dans ces mondes virtuels, qui « copient » la réalité, il sera possible d’échanger des livres ou de proposer des traductions, d’acheter et de vendre des droits de propriété intellectuelle, d’utiliser des œuvres écrites, d’écouter ou d’enregistrer des interprétations de livres audio. Les œuvres textuelles peuvent être rendues accessibles, les personnages des livres transformés à l’aide de l’IA générative, les livres numériques et les livres audio peuvent être prêtés ou (illégalement) (re)vendus. Toutes ces activités peuvent se dérouler au-delà des frontières territoriales et ignorer les cadres juridiques nationaux appliqués.
Toutes ces nouvelles utilisations possibles d’œuvres culturelles, littéraires, textuelles ou performatives posent des questions juridiques brûlantes sur l’octroi de licences, la rémunération, la conception de contrats et le traitement des licences individuelles, les licences collectives via des organisations de gestion collective, les mécanismes de consentement ainsi que la clarification des responsabilités en cas de violation des droits d’auteur, des droits de reproduction ou des droits de performance.
Les activités du CEE

En conséquence, le CEE a été impliqué pendant 14 mois et par le groupe de travail du conseil sur les développements numériques (Nina George, Maia Bensimon avec Zsuzsánna Dóczy) et les droits de propriété intellectuelle et a contribué par des consultations, des documents de preuve et un retour d’information complet pendant le développement des rapports parlementaires afin d’aider à façonner l’avenir des prochaines générations d’écrivains en temps voulu.

Le rapport de la commission JURI (affaires juridiques), en particulier, a nécessité toute l’attention du CEE pour garantir que les besoins des écrivains soient pris en compte,
Le respect de la législation européenne actuelle sur le droit d’auteur, en particulier sur les mécanismes de consentement, de rémunération et de transparence, mais aussi sur les droits de prêt et de location.
le respect du régime des droits exclusifs des auteurs et des écrivains
des règles pour traiter les infractions attendues
Respecter la nature humaine des œuvres culturelles et ne pas accorder de droits de propriété intellectuelle aux produits fabriqués par l’IA.

Règles relatives à l’utilisation de l’IA générative, y compris les faux auteurs
Étiquetage des œuvres d’IA afin d’éviter les fausses demandes de rémunération et la désinformation
Règles pour l’utilisation transfrontalière de textes originaux, d’œuvres hors commerce et d’œuvres orphelines
Rapports adoptés
Le CEE se félicite que la question des mondes virtuels ait été analysée sous deux aspects différents par les membres du Parlement européen : le rapport d’initiative de la commission du marché intérieur de Pablo Arias Echeverría (PPE, ES) sur les opportunités, les risques et les implications politiques des mondes virtuels pour le marché unique a été adopté le 17 janvier 2024 avec 484 voix pour, 45 contre et 98 abstentions, a examiné les métavers du point de vue du marché unique. Le rapport d’initiative de la commission des affaires juridiques des co-rapporteurs Axel Voss (PPE, DE) et Ibán García del Blanco (S&D, ES) sur les implications politiques des mondes virtuels dans le droit civil, des sociétés, commercial et de la propriété intellectuelle a été adopté avec 491 voix pour, 106 contre et 35 abstentions, se concentrant sur les aspects juridiques. Les deux résolutions sont une réaction à la communication de la Commission du 11 juillet 2023 sur les mondes virtuels.

Bien que les experts estiment qu’il faudra encore 10 à 15 ans pour que les mondes virtuels atteignent leur plein impact, leur existence influencera le secteur du livre à tous les niveaux : droits d’auteur, flux de rémunération, forme de distribution, formes de systèmes éducatifs, et aussi nouvelles formes d’infraction. Une fois pleinement développés, les mondes virtuels devraient influencer de manière significative le paysage numérique, social et économique, apportant à la fois des opportunités créatives mais aussi des risques juridiques et économiques pour les auteurs et le secteur du livre.

L’objectif de ces rapports et les prochaines étapes au niveau de la politique de l’UE
Les députés soulignent que la législation de l’UE sur la protection des droits de propriété intellectuelle et industrielle s’applique pleinement aux mondes virtuels, y compris les marques, les brevets et les secrets commerciaux, et que l’autorisation par le biais de licences est donc nécessaire et doit être transparente.
Les députés estiment qu’une rémunération équitable des auteurs devrait être assurée. Ils mentionnent également les défis réglementaires posés par les produits générés par l’IA et demandent à la Commission d’organiser des discussions d’experts sur la manière de les aborder.
En adoptant les rapports, le Parlement a donné à la Commission européenne le mandat d’établir des lignes directrices et des bonnes pratiques clarifiant les obligations légales et les responsabilités des différentes parties prenantes impliquées dans les mondes virtuels, et de les développer en collaboration avec les parties prenantes concernées.
Le CEE s’engage à continuer à s’impliquer.

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