À bord du métavers, les entreprises ne doivent pas perdre le contact avec la réalité

Le métavers, une opportunité de revenu annuel de 1 000 milliards de dollars, attire de plus en plus d’entreprises qui cherchent à stimuler la croissance dans les espaces virtuels.
Bien qu’il n’existe pas de définition officielle, plusieurs entreprises ont déjà établi leur siège dans le métavers.
Alors que de plus en plus d’entreprises commencent à opérer dans ces environnements virtuels partagés, plusieurs de nos activités quotidiennes se dérouleront en ligne. Par exemple, nous voyons déjà des magasins, des musées, des restaurants, des festivals, des conférences et des biens immobiliers sur différentes plateformes de réalité virtuelle qui, à terme, modifieront notre perception de l’espace urbain et notre interaction avec celui-ci.
Néanmoins, cet exode vers le métavers nécessite une politique publique de conception pour garantir que l’engagement des entreprises dans les espaces urbains virtuels préserve la vie privée, la sûreté, la sécurité et l’équité. Cela signifie que les entreprises doivent de plus en plus prendre en compte et comprendre les questions de politique technologique qui sont prioritaires dans les agendas des régulateurs.
De nombreuses entreprises ont déjà établi leur jumeau numérique ou un équivalent dans ces environnements générés par ordinateur, notant que les citadins de demain pourraient préférer le métavers aux aménagements urbains physiques.
En novembre 2021, Nike a ouvert Nikeland sur Roblox pour proposer des produits et des tenues Nike aux avatars des utilisateurs. En janvier de cette année, Samsung a ouvert son premier magasin de métavers sur Decentraland, Samsung 837X, un monde immersif modelé sur son magasin phare de New York.
Plusieurs événements importants ont déjà fait l’objet d’une transition vers des lieux virtuels, notamment la Metaverse Fashion Week 2022, les randonnées à vélo du Tour de France et le Festival du film de Sundance, où des artistes comme Ariana Grande, J. Balvin et Travis Scott ont donné des concerts virtuels.
La tournée astronomique de Scott, présentée sur la plateforme de jeux vidéo Fortnite en 2020, a attiré plus de 45 millions de téléspectateurs. En juin 2022, la chaîne de restaurants Wendy’s a étendu son royaume virtuel en lançant une nouvelle expérience appelée Sunrise City sur la plateforme Horizon Worlds VR de Meta.
Le conglomérat de divertissement Disney s’est vu accorder un brevet pour un « simulateur de monde virtuel » en décembre 2021, dans le cadre du projet de la société de développer un parc à thème virtuel.
Comme le montrent ces exemples, la réalité virtuelle, la réalité augmentée et la réalité étendue ne sont plus l’apanage des grandes entreprises technologiques et des passionnés de niche. Ces technologies sont déjà utilisées dans divers secteurs pour surmonter les obstacles liés à l’espace physique et améliorer la façon dont les individus peuvent interagir avec le monde qui les entoure.
À mesure que les technologies virtuelles prolifèrent dans les foyers, sur les lieux de travail, dans les salles de classe et dans d’autres aspects de la vie quotidienne, elles ont le potentiel d’améliorer les entreprises et les services publics et de développer les opportunités économiques et sociales pour les individus et les entités.
Par exemple, la stratégie du Metaverse de Dubaï, lancée récemment, vise à créer 40 000 emplois virtuels et à ajouter 4 milliards de dollars à l’économie de Dubaï en cinq ans.
La pertinence et l’utilisation intersectorielles de ces technologies virtuelles suggèrent que les entreprises, et pas seulement les « big tech », doivent manœuvrer des paysages politiques et réglementaires en rapide évolution.
À mesure que les entreprises pénètrent dans le monde virtuel, il est impératif d’aborder les questions politiques clés pour garantir que les acteurs du métavers opèrent de manière responsable.
Tout d’abord, les entreprises doivent comprendre les cadres réglementaires relatifs à la vie privée, à la protection des données et à la gouvernance. Pour atteindre le plein potentiel de ces technologies, les dispositifs AR/VR/XR ont besoin d’une grande quantité d’informations sur les individus et leur environnement pour offrir des expériences immersives et engageantes.
Par exemple, pour se conformer à la loi saoudienne sur la protection des données personnelles, les entreprises doivent avoir une compréhension claire de la nature des données qu’elles détiennent, établir comment ces données seront collectées et régies, et créer des politiques et des procédures pour traiter, manipuler et partager les données conformément à la loi.
Deuxièmement, les espaces urbains immersifs soulèvent des considérations de sûreté et de sécurité, notamment en ce qui concerne le potentiel de dommages physiques et émotionnels, la santé mentale et la dépendance. Il est donc essentiel d’établir des garde-fous qui protègent le bien-être physique et émotionnel des enfants à travers les expériences virtuelles.

Les entreprises doivent se conformer aux cadres réglementaires en matière de cybersécurité, de transferts transfrontaliers de données, de contenu numérique, de publicité numérique, de protection des consommateurs en ligne, ainsi qu’aux lois et réglementations sur le commerce électronique, les transactions électroniques et les actifs virtuels, afin d’assurer la sécurité des transactions dans le métavers.
Les entreprises qui étendent leurs activités au monde virtuel doivent élaborer une stratégie d’engagement dans le métavers qui inclut, entre autres, les questions de politique publique et la défense des intérêts.
Alors que la technologie continue d’évoluer, les lignes directrices et les meilleures pratiques établies permettront aux entreprises d’innover tout en contribuant au développement responsable des espaces urbains virtuels.

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