De nombreuses entreprises technologiques considèrent les métavers comme une évolution prometteuse du duopole bureau-Zoom. Mais que peuvent réellement attendre les employeurs des métavers au cours de l’année 2023 ?
Apparemment, pas grand-chose. Bien que de nombreux responsables des ressources humaines aient reçu le budget et le feu vert pour investir dans cette technologie – afin de ne pas rester à la traîne – il est peu probable que toutes les capacités du métavers se concrétisent au cours de l’année prochaine, selon un nouveau rapport de PwC. Néanmoins, il est clair que les métavers peuvent améliorer de nombreuses fonctions axées sur les employés, telles que la formation, l’intégration et la constitution d’équipes, pour n’en citer que quelques-unes.
Les conclusions de PwC concèdent que les employeurs qui se lancent dans les métavers en 2023 devraient se concentrer sur l’expérimentation et utiliser la technologie avec modération.
« Avec les métavers, nous recommandons toujours une approche progressive et consciente des risques », explique à Fortune Emmanuelle Rivet, vice-présidente et responsable mondiale des technologies chez PwC.
Cela signifie qu’il faut d’abord expérimenter la technologie auprès d’un petit groupe d’employés et s’associer aux directeurs de l’innovation, aux directeurs de la technologie et aux directeurs de l’exploitation pour développer des cas d’utilisation potentiels. Les dirigeants doivent également rédiger des politiques et procédures internes pour l’utilisation de la technologie.
Pour les employeurs, les métavers présentent encore de nombreux risques en matière de cybersécurité, de protection de la vie privée, d’ergonomie et de psychologie, dont ma collègue Lila MacLellan a décrit en détail la semaine dernière son exploration des métavers sur le lieu de travail pour le guide du retour au travail de Fortune. Si la technologie s’est avérée être un outil de formation efficace pour des entreprises comme Hilton et Walmart, écrit-elle, de nombreux experts mettent en garde contre l’utilisation du monde virtuel pour discuter de sujets privés.
Le confort physique et psychologique des employés dans la RV est également une préoccupation.
« La façon dont vous laisserez vos employés se montrer dans le métavers est une chose à laquelle il faut réfléchir avant de jeter un tas de gens là-dedans », explique Mme Rivet. Et cela est difficile à évaluer, dit-elle, sans expérimentation préalable.
Selon l’enquête 2022 de PwC sur les métavers, 82 % des cadres disent s’attendre à ce que les plans métavers fassent partie de leurs activités commerciales d’ici trois ans, ce qui signifie que les responsables des RH devront commencer à réfléchir aux implications humaines réelles à court terme, bien avant que la technologie ne soit pleinement développée.
M. Rivet fait remarquer qu’il n’est pas trop tôt pour commencer à recruter des talents ayant des compétences en réalité virtuelle, car ils sont déjà en nombre insuffisant.
« Vous voulez commencer à développer les connaissances internes et institutionnelles », dit-elle. « Si vous avez quelqu’un qui a une certaine expertise dans le domaine et qui peut suivre l’évolution de l’espace, la façon dont les autres entreprises l’utilisent et les autres cas d’utilisation, vous venez d’augmenter le QI de l’entreprise. »