Des risques du métavers pour les jeunes enfants mis en lumière par une nouvelle étude universitaire

Une nouvelle étude dirigée par une chercheuse de premier plan de l’Université d’East London, l’une des personnalités les plus influentes du Royaume-Uni dans le domaine de la recherche en ligne, met en garde contre les risques que le métavers fait peser sur les jeunes enfants. Le métavers est un environnement en ligne bidimensionnel ou tridimensionnel dans lequel les utilisateurs interagissent les uns avec les autres dans des espaces virtuels.

Le projet de recherche « Virtual Reality Risks Against Children » (VIRRAC) est dirigé par la professeure Julia Davidson OBE, et la professeure associée Dr Elena Martellozzo de l’Université de Middlesex. L’équipe de recherche a mené des groupes de discussion avec de petits groupes d’adolescents âgés de 13 à 18 ans et de jeunes enfants âgés de 8 à 13 ans.

La professeure Davidson a constaté que la plupart des jeunes qui ont participé au projet pilote avaient été confrontés à des comportements à risque. Elle a déclaré :

« Un peu plus de la moitié des enfants ont déclaré qu’on leur avait demandé d’envoyer une photo d’eux-mêmes à quelqu’un qu’ils ne connaissaient pas. »

Les études ont toutes reconnu à l’unanimité la nécessité d’un meilleur encadrement, d’une sensibilisation accrue, d’un soutien plus important et de fonctionnalités de sécurité en ligne sur les plateformes pour protéger les jeunes utilisateurs des dangers du métavers.

« VIRRAC a également souligné le manque actuel d’investissement et d’encouragement pour la sécurité dès la conception,et le besoin crucial pour l’industrie de développer des fonctionnalités de sécurité basées sur des données probantes,conviviales et testées par les utilisateurs pour les technologies immersives. Nous travaillons avec des acteurs majeurs de l’industrie pour mettre en œuvre des dispositifs de sécurité efficaces qui peuvent être activés immédiatement pendant les sessions dans le métavers, et pas seulement à la fin. »

La professeure associée Martellozzo a déclaré : « Dans nos recherches, nous avons constaté que les préjudices en ligne dans les environnements immersifs peuvent avoir un impact important sur les victimes. En plus de souligner les aspects positifs, nos jeunes participants ont décrit des craintes telles que la violence basée sur le genre et une vulnérabilité physique accrue. À mesure que la technologie se développe, l’expérience immersive en VR peut rendre les agressions virtuelles plus réelles. »

Ces commentaires interviennent dans un contexte de pression croissante sur les réseaux sociaux. Le régulateur britannique des communications en ligne, Ofcom, a averti le 8 mai que les sites de réseaux sociaux pourraient être cités et sanctionnés – et interdits aux moins de 18 ans – s’ils ne respectent pas les nouvelles règles de sécurité en ligne.

Cet appel a été repris par les jeunes participant à la recherche VIRRAC, les plus âgés d’entre eux se montrant particulièrement favorables à l’amélioration des technologies de sécurité. 30% ont déclaré que le fait d’interagir dans le métavers avec des inconnus les exposait à un risque de manipulation, tandis que 78% ont déclaré prendre des risques en jouant à des jeux en ligne. 88% ont déclaré avoir signalé d’autres utilisateurs en ligne.

Cependant, bien que la grande majorité ait déclaré avoir vécu des situations dans le métavers qu’ils considéraient comme négatives, les jeunes participants ont également fourni des informations sur la manière dont la technologie peut favoriser les amitiés, le jeu et l’apprentissage créatif. 78% ont déclaré apprécier la possibilité de jouer avec leurs amis et leur famille. 56% ont déclaré apprécier les environnements illimités offerts par le métavers.

Principaux points à retenir

  • Risques psychologiques et physiques : Malgré leur jeune âge, les participants étaient parfaitement conscients d’un large éventail de risques psychologiques et physiques potentiels liés à l’utilisation des technologies immersives, et ils essayaient activement de les éviter.
  • Expériences préjudiciables : L’étude soulève des inquiétudes concernant les incidents d’agression virtuelle et l’impact possible sur le développement de l’enfant en relation aux effets cognitifs de l’utilisation de la VR, la neuroplasticité, et même les dommages physiques potentiels liés à l’utilisation prolongée d’un casque VR. Les experts se sont également dits préoccupés par les vulnérabilités spécifiques des enfants ayant des besoins particuliers et ceux du spectre neurodivers, et par la nécessité d’une attention plus accrue de la part des parents et des tuteurs.
  • Vérification de l’âge : Les chercheurs ont souligné que la vérification de l’âge, l’implication des parents et la compréhension des protocoles de sécurité sont essentiels pour protéger les enfants dans le métavers.
  • La possibilité de devenir quelqu’un ou quelque chose de différent et de nouveau dans le métavers a également été discutée comme un élément positif.

Aspects positifs : Les enfants ont partagé un large éventail d’activités imaginatives, créatives et passionnantes qu’ils apprécient dans le métavers, allant de jeux de « chat » avec leur famille et leurs amis à la construction de nouvelles villes, en passant par l’exposition à l’esprit d’entreprise, l’exploration de nouveaux mondes et la possibilité de se déguiser en avatars VR.

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