Les métavers ajoutent une nouvelle couche à l’internet traditionnel, riche en réalités virtuelles et augmentées. Dans le même temps, le mouvement environnemental, social et de gouvernance (ESG) élabore de nouveaux critères selon lesquels les investisseurs jugeront les entreprises, en évaluant leurs performances en fonction des normes ESG. Les entreprises qui développent des stratégies métavers feraient bien de considérer la perspective de nouvelles technologies pour aider – ou entraver – l’exécution des objectifs ESG et la manière de fournir des preuves pour chaque mesure.
L’impact environnemental de l’adoption des métavers
Les métavers offrent des expériences immersives. Les utilisateurs peuvent créer leurs propres mondes et même choisir comment les lois de la nature s’appliquent à ces mondes. Cependant, aussi extraordinaires que ces applications puissent paraître à l’utilisateur, elles reposent sur des processus informatiques massifs qui ont un impact sur le monde réel.
Les investisseurs insistent de plus en plus sur les entreprises soucieuses de l’environnement. Or, le traitement dans les centres de données consomme de l’énergie, ce qui peut augmenter l’empreinte carbone. Par exemple, l’intelligence artificielle et les crypto-monnaies sont des technologies centrales des métavers. Une étude récente a révélé que la formation d’un seul modèle d’IA peut émettre jusqu’à 626 000 livres d’équivalent dioxyde de carbone1, soit près de cinq fois les émissions d’une voiture américaine moyenne sur toute sa durée de vie. Selon un chercheur, « une transaction Ethereum moyenne consomme 60 % d’énergie de plus que 100 000 transactions par carte de crédit, tandis qu’une transaction Bitcoin moyenne consomme 14 fois plus d’énergie ».2 Alors que les centres de données et les crypto-monnaies évoluent considérablement pour réduire leur empreinte carbone, les préoccupations environnementales demeurent et doivent être prises en compte.
D’autre part, la réalité virtuelle et la réalité augmentée sont idéales pour le travail et la collaboration à distance. Correctement utilisées, elles peuvent réduire considérablement les émissions de carbone liées au transport d’une main-d’œuvre nationale ou mondiale. En outre, de nombreuses entreprises créent des « jumeaux numériques » de leurs entrepôts ou de leurs usines. Les entreprises capables de simuler massivement l’activité industrielle peuvent rationaliser les processus pour produire plus avec moins de ressources naturelles, réduire les déchets industriels et limiter les accidents du travail.
L’impact social de l’adoption des métavers
Les investisseurs insistent également sur les entreprises qui sont socialement responsables, notamment en ce qui concerne les travailleurs. Les « jumeaux numériques » peuvent avoir des impacts substantiels sur la sécurité au travail, un élément clé de la gestion sociale. Par exemple, un constructeur automobile qui produit des millions de voitures avec d’innombrables personnalisations a créé un jumeau numérique de son usine dans le métavers. Ce faisant, l’entreprise a pu simuler virtuellement la circulation de 300 voitures sur un tapis roulant et identifier les chemins les plus sûrs à emprunter par les employés au cours d’une journée de travail3.
Dans le même temps, les entreprises devront prendre des mesures réfléchies pour s’assurer que leurs propriétés métavers sont inclusives et sûres et qu’elles soutiennent les valeurs de l’entreprise. Comme les entreprises l’ont appris à la suite d’une avalanche de procès liés à l’Americans with Disabilities Act concernant des sites web et des applications, les propriétés virtuelles doivent encore tenir compte des obstacles très réels que certains utilisateurs rencontreront et prendre en charge une technologie d’adaptation appropriée. Les disparités d’accès aux nouvelles technologies entre les différentes communautés devront être traitées pour éviter d’aggraver la fracture numérique. La possibilité de personnaliser les avatars posera de nouveaux problèmes de diversité et d’inclusion. Enfin, étant donné que certaines technologies métavers incluent l’haptique (le sens du toucher), il sera essentiel de réduire le risque de harcèlement sexuel dans les métavers.
L’impact de l’adoption des métavers sur la gouvernance
Tous ces risques et opportunités nécessitent une gestion. Les investisseurs insistent pour que la direction, depuis le conseil d’administration, soit responsable, transparente, diversifiée et expérimentée. De nombreuses entreprises créent un poste de Chief Metaverse Officer, ou son équivalent, dans le cadre de la gouvernance des risques liés aux métavers.4 D’autres répartissent la responsabilité de l’adoption des métavers entre plusieurs parties prenantes existantes. D’autres répartissent la responsabilité de l’adoption des métavers entre plusieurs parties prenantes existantes. Pour la plupart des entreprises, l’une ou l’autre de ces approches peut être défendue tant que les avantages et les inconvénients sont abordés de manière réfléchie, en fonction des circonstances.