L’autisme est une condition intrinsèquement unique et multifacette qui manque d’une approche diagnostique standardisée, ce qui rend les défis de traitement et de recherche plus complexes. Une nouvelle étude met en évidence le potentiel des modèles de souris dans la recherche sur l’autisme, offrant des aperçus sur les mécanismes moléculaires et physiologiques.
Les chercheurs mettent l’accent sur le rôle du cortex insulaire et présentent le concept innovant du « métaverse de souris » – un outil de réalité virtuelle pour explorer les dynamiques cérébrales lors de comportements sociaux. Grâce à ces approches, les chercheurs visent à comprendre les bases moléculaires de l’esprit humain à travers le prisme de l’autisme.
Faits Importants :
La complexité de l’autisme et son expression individuelle rendent les méthodes de diagnostic standardisées difficiles à établir. Les modèles de souris offrent une façon tangible d’étudier les mécanismes moléculaires et physiologiques liés à l’autisme. Le « métaverse de souris » implique l’utilisation de la réalité virtuelle pour enregistrer l’activité neuronale lors de comportements sociaux, ce qui pourrait révolutionner notre compréhension des dynamiques cérébrales. Source : Université de Kobe
L’autisme est difficile à étudier et encore plus difficile à traiter, car il s’agit d’une condition individuelle qui manque de quantification précise. Le développement de modèles de souris de troubles mentaux humains s’est avéré être une approche viable pour étudier les mécanismes moléculaires, affirme une nouvelle revue, mettant en évidence l’état actuel de la recherche sur l’autisme.
Si le spectre autistique est un trouble à traiter ou un handicap à accommoder est débattu par les experts.
Cela montre un enfant dans un système de réalité virtuelle. Dans la revue, le neuroscientifique met l’accent sur l’importance du cortex insulaire, une région profondément enfouie du cerveau qui a des connexions réciproques avec les systèmes sensoriels, émotionnels, motivationnels et cognitifs. Crédit : Neuroscience News Cependant, cela est symptomatique du fait qu’il s’agit d’une condition très individuelle qui a de nombreuses expressions ainsi que des causes, sans système d’évaluation quantitative ou de méthode diagnostique mécanisée objective. Cela rend difficile pour les chercheurs d’analyser les mécanismes de l’autisme et de développer des traitements potentiels.
TAKUMI Toru, professeur de physiologie et de biologie cellulaire à l’Université de Kobe, explique la situation : « L’autisme est un trouble complexe, tout comme le cancer. Bien que les causes génétiques contribuent plus au trouble que d’autres troubles mentaux, les causes environnementales sont également importantes. Pour traiter l’autisme, nous devons comprendre les circuits neuronaux de la maladaptation sociale et développer de nouvelles technologies pour manipuler les circuits neuronaux chez l’homme. »
Une de ces technologies est le développement de modèles de souris de troubles mentaux humains, dont TAKUMI est un pionnier. Les souris génétiquement modifiées qui présentent des troubles du comportement social offrent une opportunité unique d’analyser précisément les mécanismes moléculaires et physiologiques derrière l’autisme et de tester des approches de traitement potentielles.
Expert internationalement reconnu dans ce domaine, TAKUMI a été invité par la revue Molecular Psychiatry à résumer l’état actuel des connaissances.
Dans la revue, le neuroscientifique met l’accent sur l’importance du cortex insulaire, une région profondément enfouie du cerveau qui a des connexions réciproques avec les systèmes sensoriels, émotionnels, motivationnels et cognitifs. Chez les souris, il est impliqué dans la régulation des émotions, de l’empathie et de la motivation, entre autres fonctions, et chez les humains, on sait qu’il est impliqué dans la conscience de soi.
La revue explique en détail quels gènes et quelles fonctions physiologiques du cortex insulaire influent sur l’apparition de l’autisme.
« Les troubles psychiatriques en général sont considérés comme des troubles neurocircuits, et par conséquent, la clarification de la neurocircuit du comportement social conduira au développement de thérapies futures basées sur les neurocircuits », explique TAKUMI.
Une méthode intrigante pour étudier comment les dysfonctionnements moléculaires causent la maladaptation sociale est ce que TAKUMI appelle le « métaverse de souris » : « Nous avons récemment développé un système de réalité virtuelle (RV) pour enregistrer l’activité du réseau neuronal lors des comportements sociaux. La combinaison de deux systèmes de RV ouvre une nouvelle voie pour explorer les dynamiques inter-cérébrales. »
Avec son travail, le professeur de l’Université de Kobe cherche finalement à comprendre les bases moléculaires de la fonction mentale du cerveau. « Nous nous intéressons à l’esprit humain. En comprenant la physiopathologie de l’autisme, j’aimerais comprendre comment l’esprit humain est généré dans le cerveau », déclare TAKUMI.