Gros plan sur les expérimentations des banques dans le métavers

Bien qu’ils n’en soient encore qu’aux premiers stades, les secteurs des jeux, des médias et du divertissement ont déjà commencé à se lancer dans les métavers. Cependant, le secteur bancaire, fortement réglementé et gourmand en données, a pris du retard dans l’adoption de cette nouvelle plateforme. Mais aujourd’hui, les banques tentent elles aussi d’exploiter l’énorme potentiel que les métavers peuvent leur offrir.

Bien que le secteur bancaire soit arrivé un peu tard dans le métavers, il a l’occasion de prendre la tête, car les interactions numériques et l’adoption de solutions fintech numériques ont massivement augmenté depuis la pandémie. Le rapport de Gartner sur la transformation numérique des organisations financières s’en fait l’écho : près de 70 % des chefs d’entreprise déclarent que les initiatives de numérisation s’accélèrent, et s’attendent en outre à ce que le secteur dans lequel opère leur entreprise soit « radicalement transformé » d’ici 2026. Le temps et les efforts en valent la peine, car un récent rapport de JPMorgan estime que les opportunités de marché et d’affaires pour les entreprises dans les métavers représenteront plus de 1 000 milliards de dollars de revenus annuels.

Certaines banques ont déjà commencé à rejoindre la nouvelle communauté en ligne. JP Morgan a ouvert un salon virtuel dans Decentraland, un monde virtuel en 3D basé sur une plateforme de métavers par navigateur. En Asie, la KB Kookmin Bank, la plus grande institution financière de Corée du Sud, travaille sur le KB metaverse VR Branch Testbed, qui permettra aux clients d’accéder à des services financiers dans le métavers, et sera également utilisé à des fins de formation et d’éducation. HSBC a également annoncé son incursion dans les métavers au début de l’année avec son partenariat avec The Sandbox pour « créer des expériences de marque innovantes pour les clients nouveaux et existants ».

Ce nouveau modèle bancaire présente des avantages non seulement pour la banque, mais aussi pour ses clients. Les détaillants peuvent vendre des biens dans le métavers de la banque, comme des voitures, des vêtements, des meubles et même des maisons. Cela permettrait également aux clients d’accéder à des programmes d’achat et d’assurance « Buy Now Pay Later » pour les aider à gérer leurs finances. Des activités comme celles qui se déroulent dans le métavers sont appelées à devenir la norme dans un avenir pas si lointain, puisque Gartner prévoit que d’ici 2026, 25 % des gens passeront une heure de leur journée dans le métavers, pour des activités telles que le shopping, le travail et l’éducation.

Les banques pourraient également utiliser les métavers pour améliorer l’engagement de leurs clients, ce qui, en fin de compte, leur permettra de mieux les attirer et les fidéliser. Les interactions non numériques étant depuis longtemps en déclin dans le secteur, comme l’explique PwC, la technologie des métavers peut offrir une alternative intéressante avec des expériences immersives telles que des centres virtuels de formation et de développement, qui permettront au personnel bancaire d’établir des relations avec les clients pour résoudre des problèmes bancaires réels. Il s’agit non seulement d’une expérience nouvelle et unique pour le client, mais aussi de l’avantage de ne pas avoir à se déplacer jusqu’à l’agence bancaire pour régler ses problèmes et ses questions d’ordre financier.

Les métavers pourraient également être l’occasion pour les banques traditionnelles de se mesurer à leurs concurrents challengers et de rattraper leur retard en matière d’innovation. En tirant parti du degré de confiance plus élevé dont elles bénéficient déjà par rapport aux néobanques, comme l’indique EY, cela peut concerner la manière dont les transactions sont effectuées sur cette nouvelle plateforme. Elles devront évidemment être sécurisées, et les banques en tireront profit si elles sont capables de développer et de mettre en œuvre des solutions qui répondront à ces besoins de transaction et d’investissement.

Pourtant, un système sécurisé devra être mis en place pour ces transactions. La blockchain semble être la réponse à cela, car elle permettra aux individus d’avoir des droits sur leurs propres données et d’impliquer moins d’intermédiaires, réduisant ainsi le coût de chaque transaction. La mise en œuvre de la blockchain semble d’autant plus probable que, selon Deloitte, le secteur bancaire est en tête de l’adoption de la blockchain et que les dépenses mondiales consacrées à cette technologie pourraient passer de 5,3 milliards de dollars en 2021 à 34 milliards en 2026.

Les banques commencent tout juste à comprendre ce que les métavers peuvent leur apporter. Qu’il s’agisse de nouvelles façons d’attirer les clients avec des méthodes d’engagement nouvelles et intéressantes ou de services financiers qui leur offriront plus de choix et de commodité. Toutefois, les banques devront consacrer beaucoup de temps et d’efforts pour pouvoir devenir un acteur du métavers. Cela nécessitera une transformation monumentale non seulement de leurs technologies existantes, mais aussi de l’ensemble de leurs stratégies marketing et de leurs modèles d’entreprise.

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