Un nouveau monde est en train de naître, un monde qui n’est nulle part, ou peut-être partout. Le métavers est un monde virtuel (univers semble un peu excessif) immersif qui semble ouvrir la possibilité d’expériences totalement nouvelles. Si Mark Zuckerberg mise sur lui, c’est qu’il faut y prêter attention.
L’idée du métavers n’est pas nouvelle
Il y a des années, est apparu Second Life, une plateforme où l’on pouvait vivre une vie alternative dans un monde virtuel. Cela n’a pas marché, peut-être parce que c’était une idée trop précoce. Si avancée que la technologie disponible ne répondait pas à leurs besoins. Mais le temps a passé, le matériel, les logiciels, et surtout la connectivité, se sont améliorés, et s’amélioreront encore, ouvrant de nouvelles possibilités.
Et puis quelque chose d’autre est arrivé : une pandémie qui a enfermé les gens pendant des mois, voire plus d’un an. Cela a modifié les habitudes de vie, changé les routines, et montré qu’il n’est pas nécessaire de voyager pour être présent, car nous pouvons l’être sans sortir de chez nous. Les agences bancaires, bondées il y a quelques années, sont maintenant vides et silencieuses.
Cependant, les gens sont dans la banque, mais ils effectuent leurs opérations depuis un autre endroit. Ainsi, les facilités que nous offre la technologie et l’apparition d’une vie moins présentielle font apparaître à l’horizon le métavers comme un nouveau monde où nous pouvons jouer, apprendre, travailler, acheter, vendre, rencontrer des gens, etc. Ce sont les mêmes choses que nous pouvons faire aujourd’hui dans le réseau, mais à l’exception que l’expérience est immersive, et au lieu de regarder un écran, nous serons à l’intérieur. Et l’on sait déjà que là où sont les gens, il y a de la publicité.
Comme première approximation du phénomène, Meta (exFacebook) se prépare à offrir la possibilité à ses annonceurs d’insérer des images en 3d de vos produits dans les publicités Facebook et Instagram, afin que les gens puissent les déplacer et les voir de différents points de vue. Bien sûr, ce n’est rien comparé au fait d’enfiler des lunettes de réalité virtuelle et d’entrer dans ce nouveau monde. Mais c’est un début.
Le métavers impliquera de nouvelles façons pour les marques de s’engager avec les gens, en proposant des expériences et des interactions totalement nouvelles, en dehors du monde physique, mais liées à celui-ci. Imaginez un exemple : le lancement d’un produit dans le métavers pourrait rassembler beaucoup plus de personnes que ce que l’on peut convoquer lors d’un événement dans le monde hors ligne. Les entreprises pourront profiter de cet environnement attractif pour offrir à leur public d’autres façons de se connecter et de tomber amoureux de leurs produits, des formes plus attrayantes, plus pertinentes et moins invasives.
Un autre domaine d’opportunité est celui des NFT, des produits uniques dont l’authenticité est certifiée par la technologie blockchain. Cela implique la possibilité de donner ou de vendre des objets numériques ou physiques qui constituent des pièces uniques, comme un Picasso. Récemment, une marque automobile a lancé une collection de figurines numériques qui peuvent être stockées, échangées et négociées sur une plateforme appelée Digital Garage. Les figurines représentent différents modèles emblématiques de la marque, et l’on s’attend à ce qu’elles constituent une attraction pour les fans qu’elle a su conquérir en construisant son image.
Quoi qu’il en soit, le chemin à parcourir est encore long. Selon Zuckerberg, d’ici une décennie, nous pourrons voir le métavers dans toute sa splendeur, mais des avancées sont déjà en cours, et l’on sait que le fait d’arriver le premier dans la publicité peut faire une grande différence. Le potentiel est énorme, notamment pour les développements créatifs où des ressources inédites peuvent être mises en jeu pour la génération de contenu de marque. Comme souvent, la fiction est un avant-goût de la réalité, et le métavers n’est rien d’autre que le « holodeck », où les personnages de Star Trek sont recrutés pour vivre dans un monde choisi.