Le métavers a un problème avec les jeux vidéo

Rendre le monde réel plus virtuel pourrait ouvrir de nouvelles perspectives pour les marques.

En début d’année , le métavers était un terme relativement peu familier. Un rapide coup d’œil aux tendances de recherche de Google montre une stagnation en janvier 2021, avant un lent regain d’intérêt autour de l’été 2021 et un énorme pic vers la fin de l’année dernière (sans doute en partie dû au rebranding historique de Facebook). Grâce à une récente explosion du métavers dans la culture populaire, l’intérêt de masse a été piqué et, pour beaucoup, ce mot est devenu synonyme de jeu. Et on peut comprendre pourquoi : toutes les grandes activations du métavers jusqu’à présent se sont en effet déroulées sur les grandes plateformes de jeux vidéos : Gucci, Nike et Vans ont tous plongé leurs orteils branchés dans le monde de Roblox ; Balenciaga (photo) et Ariana Grande ont fait des apparitions inattendues dans Fortnite. Même des organisations à but non lucratif comme l’Ad Council ou Reporters sans frontières ont expérimenté des défis sur Minecraft. Dans ce contexte, il peut être facile pour certains de penser que le métavers est un gadget. Et si le métavers et les jeux sont inextricablement liés, il y a bien plus que cela sous la surface.

Une réalité dystopique

La vision du métavers que nous considérons actuellement comme sacro-sainte est celle définie et popularisée par des œuvres de science-fiction telles que Snow Crash et Ready Player One : une science-fiction dystopique, où la réalité tangible du monde est si sombre que le métavers offre une dose de répit et d’évasion de la corvée et de l’horreur de la vie réelle. Vous pouvez dire ce que vous voulez du monde en 2021, mais nous sommes loin d’un paysage d’enfer dystopique qui justifierait de se brancher et de s’échapper dans une nouvelle réalité numérique. Nous devrions envisager l’évolution de cette tendance à deux niveaux. Le premier est l’idée que ces de mondes persistants s’apparentent à l’évolution du divertissement, à l’avenir du cinéma, des jeux et de la socialisation. Mais l’autre niveau ne consiste pas à nous brancher sur des mondes virtuels, mais à rendre le monde réel plus virtuel, l’évolution naturelle de la façon dont les humains interagissent avec l’information et le monde physique qui les entoure : l’ère post-mobile. Pensez à des couches augmentées du monde, avec une profusion d’informations, de contenus et d’interactivité améliorant notre réalité. Une contextualisation contrôlable et personnalisable des espaces qui nous entourent.

Opportunité pour le marketing

Ces deux voies seront parfois floues et seront soutenues par le Web3, mais c’est la deuxième voie qui offre l’échelle et l’opportunité aux spécialistes du marketing. La première voie semble tangible, car les plates-formes de jeux modernes ont déjà commencé ce voyage et les mondes de Fortnite et Roblox sont analogues à ces mondes virtuels toujours actifs, tandis que la deuxième voie semble être un fantasme pour le moment. Mais avec Apple, Snap, Meta, Google et Niantic qui travaillent à la réalisation de cette vision, il ne reste plus qu’un produit de consommation (casque, lunettes… lentilles de contact ?) avant que le voyage ne commence réellement et ne s’accélère rapidement au cours des prochaines années. Pensez au mobile avant l’iPhone et c’est là où nous en sommes. Alors, si le métavers peut (et c’est compréhensible) sembler indissociable du jeu pour l’instant, dans les mois et les années à venir, nous vivrons toutes les étapes de son évolution passionnante vers une plateforme globale qui révolutionnera totalement l’engagement des marques et des consommateurs. Il serait téméraire de considérer le métavers comme une nouvelle tendance brillante dans le domaine des jeux. Il est temps de planifier soigneusement, d’aligner les activités internes et d’élaborer une feuille de route stratégique solide pour que votre marque soit prête à affronter l’avenir avec le métavers.

 

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