Le métavers a le potentiel de transformer l’enseignement en classe. Pourtant, nous devons faire attention à la manière dont nous permettons aux entreprises de Big Tech de s’immiscer dans nos écoles. La technologie éducative de nouvelle génération ne doit pas avoir pour conséquence de transformer nos enfants en une autre source d’extraction de données.
Avant de permettre à des entreprises comme Meta, Google et Tencent d’entrer dans le tissu de notre système éducatif, nous devons avoir la certitude qu’il ne s’agira pas simplement d’un « business as usual ». Avant de laisser nos enfants s’approcher du métavers, nous devons savoir clairement qui les observe et comment.
Au cours des dix prochaines années, la plus grande évolution dans l’éducation sera l’introduction du métavers dans l’apprentissage quotidien. Les classes virtuelles Zoom sont déjà devenues la norme grâce à la pandémie. Et si, au lieu que ce soit le professeur qui donne le cours, c’était la célébrité préférée des élèves qui était téléportée dans leur chambre via le métavers ?
Les historiens travaillent déjà sur des projets visant à recréer fidèlement des lieux du passé, tels que la cathédrale de St. Andrews et le Palais de Westminster, incendié en 1834. Imaginez qu’un étudiant ait sa prochaine leçon d’histoire à l’intérieur du Colisée de Rome ou qu’il soit aux premières loges sur le champ de bataille pendant la guerre de Sécession ; le métavers pourrait rendre tout cela possible.
Cependant, malgré toutes les possibilités d’enrichissement éducatif, le métavers présente également une grande menace pour la sécurité des enfants.
En 2016, la société britannique de conseil politique Cambridge Analytica a récolté les données de millions de profils Facebook sans le consentement de leurs utilisateurs. La firme ciblait les utilisateurs en les invitant à jouer à des jeux gratuits, soit sur Facebook, soit sur une application distincte. Ces jeux nécessitaient ensuite que les utilisateurs se connectent et donnent leur consentement pour partager non seulement leurs données, mais aussi celles de leurs amis et de leurs amis communs.
Une fois les données compilées, Cambridge Analytica établirait ensuite des profils psychologiques des utilisateurs avant de les cibler avec des publicités politiques sur mesure destinées à les persuader de voter pour la campagne du « Leave » ou pour Donald Trump lors de l’élection présidentielle américaine.