On dirait qu’on ne peut pas échapper à l’IA, qu’elle soit utilisée pour améliorer le goût de la bière, stimuler la productivité dans les services financiers (et dans presque tous les autres secteurs d’ailleurs), ou prédire notre mort.
Les commentaires de LeCun ont certainement un certain poids étant donné son statut de « parrain de l’IA ». Et il n’est pas le seul à s’inquiéter de la façon dont l’évolution de l’IA pourrait affecter notre façon de vivre, de travailler, de jouer et de coexister avec nos semblables.
Faire entrer les esprits numériques dans l’espace physique
Une réponse suscitée par LeCun est venue de la Posemesh Foundation, dont la mission est de « faire entrer les esprits numériques dans le monde physique, pour permettre l’avenir de l’IA, de la robotique et du métavers ».
Au centre de cette vision se trouve le posemesh, décrit comme un réseau décentralisé de perception machine et un protocole d’informatique spatiale pour les 100 prochains milliards de personnes, d’appareils et d’IA. En effet, le posemesh permet aux dispositifs numériques (smartphones, casques de RV, IoT, etc.) d’échanger en toute sécurité et confidentialité des données spatiales et de la puissance de calcul pour établir une « compréhension commune du monde physique ».
Percevant une opportunité d’entrer dans la conversation autour du dialogue podcast de LeCun (Fridman et LeCun ont plus de 4 millions d’adeptes à eux deux), le compte officiel du posemesh a produit un fil de discussion qui a abordé les façons dont son réseau résout les problèmes d’IA soulevés par LeCun.
« L’IA a du mal à comprendre le monde physique, la mémoire persistante, le raisonnement et la planification. Le posemesh y remédie en donnant à l’IA une conscience spatiale et une mémoire, cruciales pour interagir avec l’environnement réel et apprendre de celui-ci, tout comme le font les humains et les animaux », peut-on lire dans un tweet.
Comme indiqué dans le livre blanc récemment mis à jour du posemesh, « Sans une compréhension du monde et une proprioception machine, les robots doivent être dirigés et transportés par les humains ». En d’autres termes, l’essor des machines alimentées par l’IA est peut-être inexorable, mais elles n’ont pas notre compréhension spatiale complète et notre capacité à naviguer dans le monde physique.
Selon la Posemesh Foundation, son réseau et son protocole éponymes permettront à l’IA de développer une intelligence spatiale, la blockchain garantissant la protection de la vie privée et de la sécurité à mesure que le DePIN (Distributed Perception Network) s’épanouit. La blockchain est également nécessaire à l’économie des jetons « burn-credit-mint » qui incite la participation au réseau.
Si le posemesh espérait attirer LeCun et/ou Fridman dans un discours viral sur ses idées pour un DePIN futur alimenté par la blockchain, ce fut un échec : aucun des deux n’a mordu à l’hameçon. Néanmoins, le posemesh est une proposition intrigante, l’un des rares projets opérant à l’intersection de plusieurs technologies de pointe : la blockchain et l’IA, oui, mais aussi la réalité augmentée (AR), le métavers, l’Internet des objets (IoT) et les villes intelligentes.
Le cerveau qui fait avancer le posemesh est Nils Pihl, un ingénieur du comportement suédois et « transhumaniste social » qui a récemment prononcé un discours d’ouverture sur la perception décentralisée de l’IA au WOW Summit de Hong Kong, où Auki Labs (la société mère du posemesh) est basée. Les idées de Pihl et son équipe se sont déjà concrétisées et ont quitté le domaine théorique : l’année dernière, le posemesh a été utilisé pour assurer un positionnement intérieur précis et respectueux de la vie privée à la Hong Kong Fintech Week, améliorant l’expérience de la conférence pour les visiteurs et les exposants. Cette implémentation est connue sous le nom de Gotu.
Convergent est un autre produit alimenté par le posemesh développé par Auki Labs, conçu pour transformer les opérations des détaillants. En bref, c’est une plateforme d’informatique spatiale qui utilise la réalité augmentée partagée pour superposer du matériel numérique à l’espace physique. Le résultat net, selon l’équipe d’Auki, est une réduction des coûts de formation, du temps consacré aux tâches, des ruptures de stock et des erreurs de communication critiques.