L’exposition « Science Fiction Design : De l’ère spatiale au métavers » du Vitra Design Museum célèbre la rencontre entre la science-fiction visionnaire et le design de produits futuristes.
Le vaste campus du Vitra, d’une grande diversité architecturale, situé à Weil am Rhein, en Allemagne, constitue un cadre idéal pour cette nouvelle exposition, « Science Fiction Design : De l’ère spatiale au métavers ». Explorant notre préoccupation permanente pour la forme du futur, « Science Fiction Design » examine la synergie entre le design de mobilier et les environnements de demain créés par les artistes et les concepteurs de production.
Commissariée par Susanne Graner et Nina Steinmüller, l’exposition présente plus de 100 objets, dont beaucoup seront familiers pour être apparus dans des films cultes comme Star Trek, 2001 : L’Odyssée de l’espace ou Blade Runner. On y trouve également des meubles contemporains qui définissent les visions du futur.
L’artiste et designer visuel argentin Andrés Reisinger a créé une installation sobre et adaptée, présentant une multitude de chaises et autres objets de design comme s’il s’agissait d’équipements high-tech. Le cadre minimaliste gris, complété par du verre dépoli et des miroirs, pourrait tout droit sortir du décor d’un film de Kubrick.
À côté des objets figurent des extraits de films et de romans de science-fiction clés, replaçant certains d’entre eux dans leur contexte et montrant le dialogue et la tension entre les designers créant pour l’époque moderne et les décorateurs de plateau à la recherche de quelque chose d’avant-gardiste et potentiellement extraterrestre.
Outre des icônes de l’écran comme le siège « Djinn » d’Olivier Mourgue de 2001 : L’Odyssée de l’espace (1968) et le fauteuil « Orgone » de Marc Newson de Prometheus (2012), on trouve également des créations explicitement spatiales des suspects habituels, comme Luigi Colani, Joe Colombo et Verner Panton, ainsi que des choix parfois plus inattendus (le fauteuil « Argyle » de Charles Rennie Mackintosh (1897) dans Blade Runner (1982), par exemple). L’exposition présente également des pièces qui ont été pionnières dans l’utilisation de nouvelles technologies comme l’impression 3D en métal et même les fameux NFT, ces derniers étant illustrés par les propres créations numériques de Reisinger, qui plongent dans le domaine inexploré et donc souvent négligé du métavers.
La science-fiction était autrefois considérée comme un moyen d’évaluer les problèmes technologiques auxquels la société et la culture contemporaine étaient confrontées, filtrés par l’esthétique et les aspirations. Le mobilier exposé au Vitra montre comment cette relation est de plus en plus à double sens.