Les métavers et pays en développement : combler le fossé numérique

Quand pouvons-nous donc espérer faire partie de ce nouveau monde virtuel partagé en ligne ? Si certains experts estiment qu’une grande partie de la population aura accès aux métavers d’ici 2030, certains défis fondamentaux doivent être relevés avant que cette technologie puisse être mise en œuvre, en particulier dans les pays du Sud.

Coût d’entrée

Un problème fondamental de la mise en œuvre généralisée du métavers en Inde est susceptible de découler du coût d’entrée, y compris le coût du matériel de RV et d’autres technologies qui peuvent être nécessaires pour faire fonctionner le métavers. En outre, l’utilisation de ces technologies nécessiterait une puissance de calcul supérieure à celle actuellement disponible et une efficacité de calcul presque 1000 fois supérieure. Bien qu’une grande partie du pays soit désormais connectée à l’internet par l’intermédiaire de son smartphone en raison du faible coût des données, les technologies nécessaires à la mise en œuvre du métavers restent hors de portée d’une grande majorité. Cette situation, associée au manque d’accès aux infrastructures telles que l’internet rapide et les systèmes dotés d’une grande puissance de calcul, posera des défis considérables – empêchant les gens de participer au monde virtuel et de prendre part aux métavers.

Conception exclusive

Un autre obstacle considérable à l’accès est la conception du métavers. La conversation actuelle autour de la conception et de la mise en œuvre du métavers est dominée par le Nord global, et une grande partie du monde virtuel, qui est actuellement envisagé, sera probablement dominée par un contenu et des expériences en langue anglaise, principalement conçus pour le monde occidental. Il serait donc difficile pour les publics du Sud de s’engager pleinement dans la nouvelle technologie.

En outre, des pays comme la Corée du Sud ont l’intention de construire un État parallèle sur le métavers, que les citoyens peuvent utiliser pour bénéficier de services sociaux, contacter les services administratifs municipaux et assister aux assemblées générales et autres événements de construction de la communauté. Ces efforts nécessitent des capitaux importants et un haut degré d’expertise technique de la part de l’État, ce qui fait encore défaut à de nombreux États du Sud. La mise en œuvre de ce type de « jumeau numérique » dans le métavers serait difficile pour la plupart des pays du Sud, ce qui créerait des obstacles supplémentaires à l’accès, empêchant ces États de tirer les mêmes avantages de l’utilisation du métavers.

Préjugés

Certains s’inquiètent également de la façon dont cette technologie pourrait aggraver la fracture numérique. Les métavers risquent d’exacerber les inégalités existantes en créant un espace virtuel où seuls ceux qui ont accès à la technologie et aux ressources nécessaires pour participer peuvent s’engager. Cela aggraverait la fracture numérique entre le Nord et le Sud, où la technologie s’adresserait principalement à ceux qui y ont plus facilement accès.

En outre, l’IA est appelée à jouer un rôle considérable dans le développement et l’évolution des métavers, et l’introduction de l’IA s’accompagnera de ses propres problèmes de partialité. Les systèmes d’IA sont généralement conçus et formés dans les pays du Nord et ne sont pas adaptés aux pays du Sud. Il est donc probable que les algorithmes qui sous-tendent les métavers soient plus susceptibles de discriminer les utilisateurs du Sud et d’avoir un effet négatif sur eux.

Protection des données

Enfin, le métavers soulève également des questions sur la protection des données et la vie privée des utilisateurs dans le monde virtuel. En l’absence d’un cadre juridique et réglementaire cohérent concernant la collecte, l’utilisation et la protection des données, les utilisateurs courent des risques lorsqu’ils utilisent les métavers. Ce problème est exacerbé dans les pays du Sud, dont beaucoup sont encore en train de formuler leurs lois sur la protection des données et ne disposent pas de protections juridiques et réglementaires adéquates pour la gouvernance des données.

Pour relever ces défis, il faudrait un effort de collaboration entre les gouvernements, les entreprises et les communautés des pays du Sud. En travaillant ensemble, il pourrait être possible de s’assurer que les avantages des métavers sont plus largement distribués et que tout le monde a la possibilité d’y participer. Cela nécessiterait des changements substantiels dans les conversations actuelles autour des métavers, qui manquent d’inclusivité dans la conception et le déploiement.

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