Comment l’immobilier et la gouvernance urbaine en Inde tirent parti des métavers via les technologies du Web 3.0.
2022 est l’année où les métavers sont apparus comme une tendance montante. En termes simples, nous vivons déjà dans un métavers bidimensionnel, naviguant sur des cartes numériques, effectuant des transactions numériques, nous authentifiant au moyen de mots de passe à usage unique (OTP) et prenant des décisions cruciales sur la base de métadonnées. Le Web 3.0 ajoute une autre facette à l’internet : la troisième dimension. Tout comme les entreprises se sont mises en ligne il y a 20 ans, nous sommes prêts à nous lancer dans les métavers et à nous engager de la même manière.
Les centres de données en Inde sont reconnus comme une classe d’actifs distincte. Les entreprises et les professionnels indiens travaillent déjà sur les technologies backend, à savoir les NFT (jetons non fongibles), les crypto, la tokenisation, l’intelligence artificielle, l’IoT, les jumeaux numériques, le phygital (physique plus numérique), la 5G et plus encore. La banque centrale indienne, la Reserve Bank of India (RBI), a lancé la roupie numérique (e₹) pour les transactions interbancaires en tant que projet pilote, la première crypto-monnaie à posséder une monnaie légale en Inde. Tout cela fait évoluer le métavers pour qu’il devienne transactionnel dans le monde réel.
Des entreprises comme MapmyIndia (en collaboration avec l’ISRO), Heliware, Genesys International et Esri India travaillent sur des jumeaux numériques, des interfaces de cartographie 4D de l’Inde urbaine basées sur les SIG, en utilisant des technologies établies comme le LiDar (Light Detection and Ranging), entre autres. La quatrième dimension rendra plus précis l’aménagement du territoire, la planification urbaine, le suivi démographique, l’administration municipale et la gestion des catastrophes. Cela permettra de garantir des environnements de vie durables, sûrs et économes en énergie. En outre, des organismes gouvernementaux tels que la New Town Kolkata Development Authority (NKDA) ont annoncé qu’ils délivraient des certificats d’enregistrement des propriétés municipales en utilisant les NFT pour tenir les registres fonciers dans la ville.
En Inde, les métavers devraient faire de la « proptech » une réalité grâce à une transparence accrue, notamment en assurant l’intégrité des données. La location commerciale en Inde, l’une des activités les plus complexes de l’immobilier en raison de sa nature discrète, sera plus rationalisée grâce aux baux intelligents et à la correspondance optimisée des commandes. La cartographie intérieure en 3D et les contrôles IoT dans l’administration des bâtiments et la gestion des installations permettront une transparence totale entre les occupants et les parties prenantes. Une startup indienne, Workians, serait en train de développer un métavers immobilier virtuel, offrant aux investisseurs des services de transaction avec une prise de décision éclairée grâce aux métadonnées et à la navigation virtuelle.
Elle introduit une nouvelle dimension dans la commercialisation des biens immobiliers, en particulier des unités résidentielles. Les plateformes métavers s’intéresseront de près à la personnalisation, qui est la caractéristique la plus marquante de l’immobilier résidentiel. Les espaces vacants peuvent être pré-imaginés, commercialisés et livrés avec un décor et des aménagements. Lepasa, une startup indienne, a annoncé qu’elle développait une plateforme de métavers intégrant la technologie Pixel Streaming, avec des cas d’utilisation réels pour le secteur de l’immobilier, dont le lancement est prévu en 2023. Au début de l’année, Squareyards, une société indienne de marketing immobilier, a proposé une visualisation interactive des propriétés en vente à Dubaï en créant un jumeau numérique de la ville à l’aide des technologies Web 3.0.
L’Inde est en train de vivre une révolution technologique. Grâce à la plateforme métavers, la gouvernance immobilière et urbaine deviendra véritablement démocratique et efficace dans les temps à venir.