Les promesse et les périls du métavers

Avec les progrès constants de la technologie, notamment dans le domaine de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée, l’idée du métavers a gagné en importance. Le terme métavers désigne généralement un réseau de mondes virtuels, souvent en trois dimensions, axé sur la connexion sociale. Le concept n’est pas entièrement nouveau et a été exploré dans divers médias, notamment dans le film à succès de 1999, The Matrix.

Bien que plusieurs grandes entreprises aient investi dans cette idée et l’aient développée, comme Meta (anciennement Facebook) et Epic Games (par le biais de son jeu Fortnite), la technologie est encore en évolution et n’a pas encore atteint l’adoption massive dont bénéficient les médias sociaux à ce jour. Cependant, malgré les progrès rapides réalisés, il est important de comprendre les défis juridiques auxquels le métavers peut être confronté.

Ces questions pertinentes concernant le cadre juridique du métavers sont les suivantes :

(a) La confidentialité des données et la sécurité des enfants : Au fur et à mesure que le métavers se construit et devient plus populaire, il est impératif de garantir la confidentialité et la sécurité de ses utilisateurs, qui comprennent aussi bien des adultes que des enfants.

La législation indienne actuelle sur la protection de la vie privée (Information Technology (Reasonable security practices and procedures and sensitive personal data or information) Rules, 2011) ne contient aucune disposition spécifique sur la confidentialité des données dans le contexte particulier d’un métavers. Comme le Metaverse est susceptible d’impliquer la réalité virtuelle, il est à peu près certain que la quantité de données qui sera collectée sera bien supérieure à ce qui se fait aujourd’hui. Par exemple, il pourrait y avoir des données biométriques avancées, une reconnaissance faciale et un suivi des habitudes qui pourraient être utilisés pour une publicité extrêmement ciblée ainsi que pour une surveillance de masse.

En plus de ces préoccupations, une autre question majeure qui doit être abordée est le fait que le métavers permet aux utilisateurs d’interagir les uns avec les autres. Dans un contexte de réalité virtuelle, il est donc particulièrement important de veiller à la sécurité des enfants. L’un des moyens d’y parvenir est de mettre en place des lois qui criminalisent les actes tels que les comportements obscènes sur le métavers, avec des sanctions particulièrement sévères lorsque les victimes sont des enfants. En outre, un autre moyen de contrôler ce comportement pourrait être d’exiger des entités exploitant des métavers qu’elles s’assurent de l’identité des utilisateurs de leur service, sous la forme d’exigences KYC déjà en place pour les banques et les institutions financières. Des exigences similaires sont envisagées en ce qui concerne les médias sociaux dans certaines juridictions.

(b) Actifs numériques et commerce : Il existe déjà un nombre important de transactions commerciales dans le métavers et ce nombre ne peut qu’augmenter à mesure que le concept se répand. Si les transactions en ligne impliquant la vente d’actifs ou d’articles numériques existent depuis un certain temps, les enjeux semblent beaucoup plus élevés dans le cas du Metaverse. Par exemple, les ventes de biens immobiliers sur diverses plateformes Metaverse dépassent 500 millions de dollars, selon MetaMetric Solutions, un fournisseur de données et d’informations sur le Metaverse.

À la lumière de ce constat, il est important de mettre en place un mécanisme de recours pour s’assurer que les acheteurs d’actifs numériques ne sont pas escroqués. En cas de fraude liée aux crypto-monnaies, les autorités indiennes ont appliqué la section 420 (tricherie) du code pénal indien de 1860, ainsi que d’autres sections pertinentes telles que la section 406 (abus de confiance criminel) et la section 120-B (conspiration criminelle).

(c) Fiscalité : Une autre question qui mérite d’être examinée est la taxation des transactions commerciales dans le métavers. Lorsque les utilisateurs achètent, vendent et échangent divers actifs virtuels, la question de la taxation de ces transactions se pose. Étant donné que ces transactions peuvent s’effectuer d’un pays à l’autre, il est nécessaire de reconsidérer le traitement des « biens » dans le cadre du régime fiscal actuel pour y inclure également les « biens virtuels ». Comme il n’y a pas de livraison physique/transfert physique des biens virtuels, il est important de déterminer un régime d’imposition qui tienne compte d’un tel scénario. Il est également difficile de déterminer l’imposition des « concerts virtuels » qui peuvent avoir lieu dans le Metaverse, où les artistes, le public et l’opérateur du Metaverse peuvent tous se trouver dans des pays différents. Ces problèmes d’imposition sont encore aggravés par le fait qu’un grand nombre de ces transactions se font en utilisant des crypto-monnaies qui sont elles-mêmes difficiles à suivre.

La participation et la contribution de l’Inde au métavers sont actuellement limitées. Cependant, il est extrêmement important pour les législateurs et les décideurs indiens de veiller à ce qu’un cadre juridique soit mis en place pour assurer la sécurité des utilisateurs indiens sur le métavers. En ce qui concerne les technologies émergentes telles que les crypto-monnaies, nous avons constaté que l’approche indienne est souvent réactive plutôt que pro-active. Alors que la dynamique du métavers s’accélère lentement, il est peut-être temps de commencer à planifier l’avenir.

Adapté de Money Control

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