L’IA peut-elle sauver le métavers ?

Le métavers est-il mort ? On en entend de moins en moins parler ces derniers temps, occulté par l’intelligence artificielle (IA) qui capte toute l’attention et la majorité des investissements. Mais l’IA pourrait-elle justement relancer le métaverse ?

On se souvient du développement en dents de scie de la réalité augmentée et virtuelle, et l’impression d’un essoufflement ces 18 derniers mois. L’IA est devenue le nouveau sujet à la mode, mais pourrait-elle ressusciter le métavers ?

L’un des principaux défis du métavers est le temps et le coût exorbitants nécessaires à la création d’environnements virtuels. Concevoir du contenu engageant en trois dimensions exige des compétences, une vision, du temps et de l’argent,des ressources très spécialisées. J’ai moi-même tenté de construire des mondes virtuels, et je peux vous dire que c’est un processus complexe, chronophage et fastidieux. Si j’ai apprécié mes modestes tentatives de création, le résultat était forcément simpliste.

Mais à l’image de la Genèse où Dieu crée le monde par la parole, et si l’on exploitait l’IA pour bâtir le métaverse ?

Aujourd’hui, des outils comme DALL-E génèrent des images et des œuvres d’art en deux dimensions à partir d’une simple instruction. Il n’est pas exagéré d’imaginer que l’IA générative puisse créer des environnements en trois dimensions, des mondes immersifs explorables en réalité virtuelle. Ces mondes créés par l’IA seraient accessibles à quiconque doté d’une imagination débordante, ou pourraient être construits à partir de contenus existants.

Par exemple, l’IA pourrait bâtir la ville entière de Springfield des Simpsons à partir d’une simple commande. Elle pourrait ensuite peupler la ville d’avatars alimentés par l’IA et basés sur les personnages de la série. Un utilisateur de VR pourrait se promener dans la ville, s’asseoir au bar de Moe et converser avec Homer (ceci soulève évidemment des questions importantes sur la propriété intellectuelle, mais c’est un autre sujet).

Au-delà du divertissement, l’IA jouera un rôle essentiel dans la facilitation des interactions numériques en VR. Tout comme nous avons des chatbots pour gérer les interactions numériques sur les appareils en 2D, le métaverse nécessitera des avatars alimentés par l’IA capables d’interagir dans des environnements en 3D. La voix étant le mode de communication privilégié en VR (la frappe étant peu pratique), il incombera aux entreprises de relation client d’adapter leurs services à ce nouveau canal.

Toutes les études pointent vers la formation en VR comme une opportunité considérable pour les entreprises. Le problème réside dans le temps et les ressources nécessaires à la création d’environnements de formation et de contenus. L’IA pourrait accélérer ce processus entier. Les environnements pourraient être créés par de simples instructions et peuplés de robots IA formés pour interagir avec les employés en fonction des résultats souhaités. L’IA pourrait également servir à mesurer l’efficacité de la formation en temps réel et même à ajuster le contenu pour le rendre plus facile ou plus difficile selon la réaction des stagiaires.

L’utilisation de l’IA dans la formation se traduit par des coûts réduits, de meilleurs résultats et des déploiements plus rapides. Mais qu’en est-il de la réalité augmentée (RA) ? L’IA a-t-elle un rôle à jouer dans son évolution et sa croissance ?

L’IA joue un rôle de plus en plus important dans la RA et sera essentielle à son développement futur.

Bien qu’elles ne soient pas techniquement un appareil de RA, les nouvelles lunettes Ray-Ban de Meta utilisent l’IA pour fournir des informations sur ce que vous regardez en analysant les images captées par les caméras des lunettes. Mais ce n’est qu’un début.

L’un des cas d’utilisation les plus fréquemment cités pour la RA est l’assistance à distance d’un technicien de terrain par un technicien distant. Ce dernier peut voir ce que voit le technicien sur place et lui fournir des instructions visuelles directement sur ses lunettes. C’est un excellent exemple d’utilisation de la RA, qui se traduit généralement par un retour sur investissement intéressant. Mais l’IA peut aller encore plus loin. Elle pourrait observer et apprendre comment diagnostiquer et effectuer la réparation, puis guider le technicien sur place sans intervention humaine.

C’est l’avenir du self-service : une expérience de réalité augmentée alimentée par l’IA. Le robot peut voir ce que voit l’utilisateur et proposer

des actions correctives pour résoudre le problème, tout en en supervisant la mise en œuvre. Auparavant, la difficulté résidait dans la complexité de la personnalisation de ces solutions et du développement des différents éléments nécessaires à leur fonctionnement. L’IA simplifiera considérablement ces tâches, en commençant par analyser les interactions pilotées par l’humain avant de pouvoir prendre le relais.

Comme mentionné précédemment, les mêmes outils de relation client (RC) que nous utilisons aujourd’hui seront nécessaires dans ces technologies du métaverse. La façon dont nous déployons, gérons, surveillons et analysons ces outils ne changera pas.

Le métaverse manquait d’un ingrédient clé qui le freinait. L’IA est cet ingrédient. Il faudra encore du temps pour qu’elle arrive à maturité et imprègne ces différentes technologies, mais comme dans d’autres domaines, elle sera un formidable accélérateur.

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