L’Indonésie a demandé à l’opérateur public PT Telkom de construire « metaNesia », une plateforme métaverse qui permettra aux entreprises locales de concurrencer les fournisseurs de services étrangers.
Avec le lancement de « metaNesia », l’Indonésie a accéléré son projet de reprendre le contrôle de l’internet aux mains des géants technologiques étrangers. La nation d’Asie du Sud-Est a chargé l’opérateur public PT Telkom de construire la plateforme metaverse qui contribuera à promouvoir les entreprises locales.
Le metavers est un espace virtuel 3D de mondes interconnectés qui permet aux gens de participer à des activités expérientielles immersives comme des jeux de blockchain et des événements de divertissement.
Son adoption dans le grand public s’est accélérée depuis octobre dernier, lorsque Facebook a changé de nom pour devenir Meta Platforms. L’adoption de la nouvelle industrie a également été alimentée par un flux continu de financement à risque vers les produits Web3, un format décentralisé de l’internet, qui a été baptisé comme la prochaine itération du web.
L’Asie du Sud-Est a été l’une des premières à adopter les projets de métavers et de Web3, et l’Indonésie veut être à l’avant-garde de cette course en aidant les entreprises locales à concurrencer leurs rivales internationales relativement plus riches.
L’Indonésie est la plus grande économie d’Asie du Sud-Est et Erick Thohir, le ministre des entreprises publiques, pense que metaNesia peut « aider l’économie à s’adapter à l’évolution rapide du paysage en ligne fréquenté par sa jeune population », rapporte Bloomberg.
« Ne laissez pas les autres pays créer un nouveau monde avec leur propre système de paiement, alors que le marché reste en Indonésie. Nous le regretterons alors », a-t-il déclaré dimanche.
Bien qu’il n’y ait pas de plan clair à long terme sur la façon dont l’initiative metavers pilotée par l’État fonctionnera en Indonésie, le plan initial de M. Thohir est de permettre aux micro, petites et moyennes entreprises du pays « de présenter leurs produits sur un pied d’égalité avec les grandes entreprises étrangères ».
M. Thohir considère également metaNesia comme une plateforme qui pourrait permettre aux organisations d’offrir à une population plus large des services sociaux essentiels tels que des consultations médicales en ligne.
Parmi les services actuellement prévus sur la plateforme metaNesia, citons « Metaverse Mall, qui proposera des magasins, des centres de services et des divertissements, ainsi qu’un Metaverse Concert pour les événements », selon le communiqué.
La plate-forme devrait également ajouter d’autres fonctionnalités et services dans le courant de l’année, notamment une place de marché NFT, des réunions virtuelles et même des fonctions de yoga et d’esports.
L’Indonésie n’est pas le seul pays à lancer une initiative métavers soutenue par l’État en Asie. La Corée du Sud, le Japon et la Chine font partie des pays de la région qui cherchent à prendre une longueur d’avance dans la course aux métavers.
Le mois dernier, le ministère japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI) a créé un bureau des politiques Web3 chargé de formuler des politiques relatives aux métavers. D’autre part, la Corée du Sud est en train de mettre en œuvre son plan metaverse, qu’elle a soutenu par un engagement de 186,7 millions de dollars au début de cette année.