Préserver la sécurité et la liberté des Africains dans les métavers

maginez que vous puissiez interagir, socialiser et travailler entièrement dans un monde virtuel. C’est précisément ce que le métavers vous permet de faire. Le métavers est une plateforme de réalité virtuelle enrichie par des technologies d’intelligence artificielle, de réalité virtuelle, d’apprentissage automatique et de réalité augmentée. Si le métavers regorge d’un potentiel illimité, il s’accompagne toutefois de problèmes de sécurité spécifiques.

Une enquête menée en 2022 par NordVpn sur les problèmes de confidentialité dans les métavers a révélé que 50 % des personnes interrogées sont préoccupées par les problèmes d’identité des utilisateurs, 47 % s’inquiètent de la surveillance forcée à laquelle elles devront se soumettre et 45 % craignent que leurs informations personnelles ne soient utilisées de manière abusive. Sur la base des préoccupations de sécurité mentionnées ci-dessus, les États africains doivent être proactifs dans la gestion des problèmes de sécurité associés aux métavers en promulguant des lois encadrant les activités dans les métavers, en formant les professionnels travaillant sur les produits des métavers et en renforçant les normes de sécurité. La nécessité d’être proactif s’explique par le faible taux d’alphabétisation numérique et l’absence de lois actualisées sur la protection de la vie privée dans la plupart des régions d’Afrique.

Les États africains devraient organiser des programmes de formation intensive de trois à six mois pour les professionnels de l’espace métavers sur les questions de sécurité dans les métavers. Actuellement, la plupart des programmes de formation sur les métavers visent à enseigner aux créatifs africains comment utiliser les métavers. Ainsi, peu ou pas d’efforts ont été faits par les états africains pour former des programmes sur les questions de vie privée dans les métavers. Les programmes de formation doivent donc être organisés en collaboration avec des groupes de défense des droits numériques tels que l’Africa Cybersecurity and Digital Rights Organisation, Paradigm Initiative et Cybersafe Foundation. Le public visé par la formation devrait inclure des architectes de solutions, des ingénieurs en blockchain, des animateurs 3D, des gestionnaires de produits et des concepteurs de produits, entre autres. Ces professionnels devraient être sensibilisés aux problèmes de confidentialité et de sécurité dont ils doivent être conscients lors de la création et de la gestion d’un produit dans les métavers. Ces problèmes de confidentialité et de sécurité incluent les logiciels malveillants et les attaques de phishing. De même, les responsables de la confidentialité des données doivent être formés à la mise à jour des politiques de confidentialité de leur organisation pour collecter les postures et les gestes des utilisateurs, les données physiologiques, les données biométriques et les données des capteurs.

Deuxièmement, les États africains dotés d’une législation existante devraient revoir les dispositions relatives à la confidentialité des données afin de tenir compte des activités dans les métavers, et ceux qui n’en ont pas devraient en adopter une. Les États africains disposant d’une législation sur la confidentialité des données sont le Nigeria, le Togo, l’Afrique du Sud, le Kenya, le Rwanda, Madagascar, l’Ouganda, l’île Maurice, le Ghana, la Zambie et le Zimbabwe. Une réglementation adéquate des activités dans les métavers est essentielle car de grandes quantités de données sont traitées et partagées dans le monde virtuel. Par exemple, une étude réalisée en 2019 par le Forum économique mondial montre que « vingt minutes de RV peuvent générer 2 millions d’éléments de données uniques et d’expériences immersives dans le métavers. » Par conséquent, les États africains devraient inclure dans leurs lois la certification de la confidentialité des données comme une exigence pour l’exploitation d’une plateforme métavers afin de freiner l’insécurité des données.

En outre, les États africains doivent créer des normes de sécurité impliquant la contribution collective des décideurs politiques des gouvernements, des organisations et des experts en technologie. Les normes de sécurité sont essentielles car les comportements illégaux tels que les brimades, l’intimidation, le vol et même l’inconduite sexuelle se manifestent toujours dans les métavers. L’adoption de mesures telles que la création d’un cadre juridique cohérent et le respect strict des sanctions et des mesures punitives devraient être fondamentales pour assurer la sécurité des utilisateurs de métavers. Les États et les décideurs africains devraient donc réfléchir à la création d’un monde virtuel sûr et libre, dépourvu de toute tendance à l’intimidation et faisant explicitement appel à un cadre juridique africain intrinsèque. Un partenariat avec les communautés et les organisations non gouvernementales telles que la Fondation Cybersafe peut permettre de créer des politiques de lutte contre le harcèlement sexuel dans les métavers. Parallèlement, des mécanismes innovants tels que l’introduction de la biométrie dans la prévention du vol d’identité devraient être adoptés.

Sans aucun doute, le principe essentiel des métavers est la décentralisation. Cependant, son manque de régulation adéquate au sein de l’espace numérique africain constitue un problème car la fraude, les violations de données, l’intimidation et l’inconduite sexuelle le rendent de plus en plus vulnérable pour les utilisateurs, en particulier les Africains. À la lumière de ces problèmes, les États africains doivent faire des efforts conscients en collaboration avec des organisations internationales comme l’Union africaine et des groupes de défense des droits numériques pour sécuriser les Africains qui utilisent les métavers pour le travail, les jeux et les interactions sociales.

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