Presque personne ne s’enthousiasme pour les métavers

Les recherches menées par Gartner indiquent que le métavers ne bénéficie que de peu de soutien. Les applications de RV ne répondent pas encore aux attentes dans les environnements professionnels, et les « réunions immersives » avec des avatars ne semblent pas apporter de valeur ajoutée pour le moment.

Gartner a interrogé 52 fournisseurs de métavers et examiné 170 mises en œuvre du concept de métavers. Leurs objectifs : stimuler la productivité ou l’engagement des consommateurs, ou encore relever des défis liés au marketing. Par exemple, ils organisent des événements virtuels ou permettent aux clients de visiter des centres commerciaux virtuels.

La plus jeune génération
Le plus grand obstacle au métavers semble être tout simplement l’intérêt. Sans « killer app », le développement n’a pratiquement aucune raison d’être. La génération Z (née entre 1996 et 2010) est actuellement la plus susceptible d’adopter les métavers, mais elle aussi est majoritairement réticente à sauter dans le train en marche. 85 % d’entre eux ne sont pas intéressés par les marques de métavers, tandis que 43 % ne comprennent pas du tout le concept et restent donc à l’écart.

Des statistiques pitoyables, en d’autres termes. Cela montre bien pourquoi nous avons déclaré il y a quelques mois que les métavers n’étaient pas viables à court terme. Pourtant, nous avions également déclaré qu’il y avait de l’espoir pour le concept à long terme.

Par conséquent, Gartner n’estime pas que les défis pour les métavers seront rapidement surmontés. Les casques de RV sont physiquement inconfortables pour la plupart des utilisateurs, soulignent les chercheurs. En outre, la vie privée et la sécurité suscitent des inquiétudes, et la plupart des options de RV sont coûteuses, ce qui vient s’ajouter à ces problèmes non résolus.

Il n’est donc pas surprenant que Google ait récemment abandonné ses projets de lunettes VR/AR/XR. Face à l’initiative Meta déjà en cours et au lancement prochain de la Vision Pro d’Apple, Google a dû penser qu’il serait difficile de rivaliser dans ce domaine avec son propre produit, se concentrant plutôt sur le logiciel.

Trop discret
Les réunions virtuelles sont l’un des fleurons de la vision de Mark Zuckerburg, avec des avatars et des environnements idylliques en lieu et place du bureau habituel. Cependant, Gartner constate une forte résistance des utilisateurs à la nature « low-fi » des avatars en question : ils sont perçus comme étranges et soulignent que la technologie est encore jeune. À cet égard, les chercheurs se méfient de l’avenir : selon eux, les réunions virtuelles doivent vraiment commencer à changer d’aspect si elles ne veulent pas finir à la poubelle virtuelle.

Le long terme
Il est bon de citer les conclusions antérieures de Gartner. Par exemple, ils ont déclaré qu’un individu sur quatre passera une heure par jour dans les métavers d’ici 2026. Parmi les activités possibles, citons les réunions et les cours virtuels, mais aussi les expressions créatives telles que la décoration de maisons virtuelles.

Même si cette prédiction ne se réalise pas, on peut s’attendre à ce que l’expansion du monde physique avec une couche virtuelle au-dessus soit largement disponible à long terme. Un excellent exemple de ce que l’avenir pourrait apporter est l’Apple Vision Pro, qui s’oriente vers la RA plutôt que vers la RV dans l’utilisation quotidienne. Le prix est encore très élevé au moment du lancement l’année prochaine, mais c’est souvent le cas pour les nouvelles gammes de produits.

La RA, selon Gartner, est donc la solution la plus adaptée aux défis actuels des métavers. Avec elle, les utilisateurs ne seront pas arrachés à la réalité, mais recevront un complément. Le regard restera donc vraisemblablement fixé sur le monde physique, la RA constituant une couche intégrée par-dessus.

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