Pourquoi les activations de vos métavers pourraient faire échouer vos plans d’émissions zéro.
Si l’on considère le métavers uniquement comme un monde où les gens peuvent se réunir virtuellement sans sortir de chez eux, il semblerait que ce soit un atout pour un avenir net zéro.
La réduction des déplacements domicile-travail et des voyages permettrait de diminuer les émissions de carbone. Les simulations, qu’il s’agisse d’étudiants en médecine pratiquant des opérations chirurgicales, d’entreprises accueillant des employés ou d’usines ajustant leurs chaînes de production, permettraient de réaliser des économies financières et énergétiques. Dans le commerce de détail, par exemple, les cabines d’essayage à réalité augmentée ont permis de réduire les retours de vêtements – et les déchets qui y sont associés – jusqu’à 36 %.
Mais c’est ignorer que la technologie qui sous-tend les métavers contribue largement aux émissions de gaz à effet de serre.
Les crypto-monnaies de première génération obligent les utilisateurs à valider les transactions en résolvant un problème mathématique compliqué. Cela nécessite des quantités massives de calculs, qui requièrent beaucoup d’électricité. Ethereum, l’une des principales cryptomonnaies qui utilise ce système de validation par preuve de travail, ainsi que la blockchain qui sous-tend les métavers tels que Decentraland et Sandbox, utilisent, selon certaines estimations, 45 000 gigawattheures par an.
Mais Ethereum envisage de passer à la preuve d’enjeu avec le lancement d’Ethereum 2.0, ce qui réduirait sa consommation d’énergie de plus de 99 %. Les crypto-monnaies de génération ultérieure comme Solana, PolkaDot, Cardano et d’autres utilisent également la preuve d’enjeu, ce qui entraînera une consommation d’énergie plus faible.
Il s’agit simplement de la consommation d’énergie sous-jacente du métavers. Nous n’avons pas encore pris en compte les déchets électroniques générés par l’accès, l’expérience et les demandes de maintenance du métavers.
Pensez-y de la manière suivante : Pour accéder au métavers, les utilisateurs ont besoin de dispositifs numériques. La construction de cette technologie nécessite de l’énergie et des ressources naturelles, telles que des métaux finis. Ensuite, les habitudes de consommation, dictées par le design et le marketing, créent un afflux de déchets électroniques, car les produits sont jetés pour faire place aux nouvelles versions.
Pour rendre le métavers aussi immersif que possible, il faut de gros serveurs de traitement dans les centres de données. Ceux-ci consomment des quantités massives d’énergie et augmentent les émissions de carbone. Des chercheurs de l’université du Massachusetts à Amherst, par exemple, ont découvert que l’entraînement d’un grand modèle d’IA commun peut émettre plus de 626 000 livres de dioxyde de carbone.
Les marques qui s’engagent à minimiser leur impact environnemental doivent prendre en compte l’empreinte carbone de toute activité, y compris de leurs efforts de marketing, comme point de départ. Les données sont de l’énergie et l’énergie est du carbone.
Si la durabilité et un avenir net zéro sont au cœur de la promesse d’une marque, celle-ci doit faire preuve de diligence raisonnable avant de se lancer dans les métavers.