Zara lance une collection en hommage aux métavers et à l’an 2000

L’autre jour, alors que je faisais sans but précis du shopping en ligne sur le site de Zara, je suis tombée sur un onglet intitulé « Y2K | métavers ». Au premier coup d’oeil, j’ai pensé : « Mais qu’est-ce que c’est que ça ? » Par curiosité, j’ai cliqué dessus et là s’est lancé un univers numérique auquel je ne m’attendais pas. Des images de mannequins animés au néon, que Zara appelle des « créatures de l’an 2000 », entourées de graphiques spatiaux, posant avec des cheveux et des maquillages colorés. Je n’ai pas pu m’empêcher de penser : « Suis-je toujours sur le même site web ? »

En septembre dernier, Zara, en partenariat avec Zepeto, développeur de jeux d’avatars 3D, a lancé une collection « phygitale » sur sa plateforme. Le lancement comprenait 10 nouveaux vêtements, quelques accessoires et des chaussures exclusives à Zara. Au lieu d’être vus sur des mannequins humains, ils ont été stylisés sur leurs avatars virtuels inspirés des années 2000. Rien qu’en apparence, les vêtements de la collection répondent à certains des critères de cette esthétique : néon, découpes et mini-jupe moulante à taille basse. Cependant, cela ne donne pas le fantasme de Paris Hilton ou des Destiny’s Child que nous attendons de l’an 2000.

À une époque où les tendances changent constamment, il est encore plus difficile de ne pas penser que le bogue de l’an 2000 a peut-être déjà eu le temps de briller. Toutefois, cela n’a manifestement pas empêché des méga-marques comme Zara de capitaliser sur l’attention portée à cette tendance.

La journaliste Judy Berman écrit : « Les chasseurs de tendances se sont emparés de la nostalgie du bogue de l’an 2000 et de la décadence de la fin des temps dans la sensibilité esthétique naissante de la génération Z… Mais ce dont nous sommes témoins va bien au-delà des ados cool et des gens extrêmement branchés pour englober toute personne ayant du temps libre, un revenu disponible et un accès à Internet ».

Zepeto, dans cette nouvelle entreprise commerciale, est peut-être sur la bonne voie en faisant appel aux habitudes d’achat actuelles de la génération-Z. Le métavers dans lequel la collection Y2K a été lancée est un phénomène en plein essor dans lequel de nombreuses marques se lancent. Au cours de l’année écoulée, Gucci a collaboré avec Les Sims, Roblox, Pokemon Go et Zepto afin d’étendre sa portée auprès des consommateurs grâce au métavers marketing.

Abi Buller, du Future Laboratory, explique à Vogue Business : « Permettre aux clients de créer un personnage alternatif non seulement reflète, mais complète et élève leur identité physique. L’incarnation numérique et les possibilités de convergence entre la mode et les jeux sont particulièrement importantes à l’heure où les acheteurs se retrouvent de plus en plus dans des espaces en ligne. »

Je viens d’entendre parler de cette nouvelle façon de faire du shopping après l’avoir vue via Zara. Je dois dire que faire partie de l’ère numérique de l’industrie de la mode est très avant-gardiste de leur part. Mais je me demande si on peut en dire autant de la tendance de l’an 2000. En fait, il y a une évolution du bogue de l’an 2000 qui se produit en ce moment sous la forme du maximalisme de la génération Z. Aussi cool que la création de cette nouvelle méthode d’achat puisse être pour leur marque, je pense qu’elle rate la cible de ce qu’elle essaie d’atteindre parce que les vêtements sont tout simplement… ennuyeux. Et aussi un peu confus. La façon dont il est sorti est plus mythique que dans les années 2000. Pourquoi un petit dragon est-il impliqué ? Est-il le créateur ? Il est devenu plus difficile de me vendre cette collection quand des marques comme Heaven by Marc Jacobs, BARRAGÁN et même les relances de classiques comme Juicy Couture et Ed Hardy font cette esthétique tellement mieux.

Tant que la nostalgie continuera d’exister, il en sera de même pour les tendances basées sur l’époque, comme le bogue de l’an 2000. Comme l’archiviste des années 2000, Rashida Renée, le dit à HighsNobiety : « Ce à quoi je pense quand je pense au début des années 2000 : le rétrofuturisme. » Donc, d’une certaine manière, Zara a bien fait les choses en servant de plateforme pour le futur de la mode. Mais est-il trop tard pour créer des vêtements qui vont ensemble ? Prendre exemple sur le mannequin et actrice Devon Aoki ou Maddy d’Europhia serait un bon début.

Pour acheter la collection Zara : Y2K | Édition spéciale métavers

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