Défis juridiques et éthiques de l’intelligence artificielle dans les métavers

Le « métavers » semble être le nouveau mot à la mode dans le domaine de la technologie. Le métavers est souvent considéré comme une sorte de cyberespace. Il s’agit d’un univers, ou peut-être d’une réalité, en dehors de notre monde physique sur Terre, un peu comme l’internet. La différence est que le métavers nous permet d’immerger une représentation de nous-mêmes sous forme d’avatars dans son environnement, généralement par le biais de la réalité augmentée (RA) ou de la réalité virtuelle (RV), auxquelles les gens peuvent maintenant et pourront de plus en plus accéder grâce à des dispositifs tels que les lunettes de RV.

Dans le métavers, les transactions sont souvent financées à l’aide de crypto-monnaies ou de NFT (jetons non fongibles). Un actif numérique unique connu sous le nom de NFT peut être n’importe quelle forme de travail créatif, y compris une image, un morceau de musique, un film, un modèle 3D ou n’importe quel média. Dans certains cas, il s’agit de ventes d’une valeur de plusieurs millions de livres sterling dans le secteur florissant des NFT. Ce type de transactions pose des problèmes juridiques intrigants, même s’il est impossible de savoir s’il s’agit d’une simple mode ou d’un nouveau type d’investissement en capital fascinant. Une place de marché virtuelle similaire à Silk Road, une place de marché du dark web qui aurait vendu des stupéfiants illégaux, des armes à feu et des « meurtres contre rémunération », pourrait exister dans le métavers. Quels types de législation pourraient être mis en œuvre pour empêcher que cela ne se produise dans le métavers ? Bien que difficile à réaliser, l’idéal serait d’avoir un organisme de régulation mondial en charge du métavers.

Le métavers peut également avoir des implications juridiques liées aux données et à la protection des données. De nouvelles catégories de nos données seront mises à disposition par le métavers pour être traitées. Il pourrait s’agir de mouvements, d’expressions faciales et d’autres formes de réponses qu’un avatar pourrait manifester lors de rencontres dans le métavers. La loi britannique sur la protection des données et le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’UE peuvent théoriquement s’appliquer aux métavers. Les procédures régissant le consentement éclairé au traitement des données pourraient toutefois devoir être revues, compte tenu de la nouvelle nature du métavers, afin de garantir le maintien des droits des utilisateurs.

La partialité est l’un des principaux problèmes éthiques posés par l’IA dans les métavers. Les systèmes d’IA peuvent être construits pour adhérer aux processus de pensée et aux croyances biaisées de leurs créateurs, puisque ce sont des individus intolérants qui les construisent. Certains groupes peuvent être traités injustement en raison de la capacité des systèmes d’IA à renforcer, voire à amplifier, les préjugés sociaux. Il s’agit là d’un grave problème éthique en raison du risque de discrimination fondée sur des facteurs tels que le sexe ou la race. Pour réduire le risque de partialité, il est essentiel de s’assurer que les systèmes d’IA sont formés sur une variété d’ensembles de données représentatifs.

La transparence de la prise de décision est une préoccupation éthique importante liée à l’utilisation de l’IA dans les métavers. Après l’utilisation de leurs systèmes, les concepteurs d’algorithmes trouvent qu’il est plus facile de comprendre les effets négatifs de leur travail. Comme il peut être difficile pour les utilisateurs de comprendre comment les jugements sont faits, ils peuvent perdre confiance dans l’équité du système. Par conséquent, les systèmes d’IA fondent souvent leurs conclusions sur des algorithmes complexes et des ensembles de données difficiles à comprendre pour les humains. Si les systèmes d’IA sont transparents, les utilisateurs seront en mesure de savoir comment et pourquoi les systèmes d’IA émettent certains jugements. La confiance dans un système d’IA peut être facilitée par la compréhension de son processus de prise de décision, ce qui est crucial lorsqu’il s’agit de prendre des décisions qui ont une influence significative sur la vie des gens, comme celles qui concernent le processus d’emploi ou le système de justice pénale.

L’utilisation de l’intelligence artificielle pour produire des contenus « deepfake » destinés à altérer le sens de la réalité des spectateurs soulève de sérieuses questions éthiques. L’intelligence artificielle est utilisée dans la technologie deepfake pour créer ou modifier des documents audio, vidéo et autres. Le contenu « deepfake » peut, par exemple, influencer des élections politiques, diffuser des informations fausses sur une personne ou un groupe, ou produire de faux bulletins d’information destinés à induire les gens en erreur. Il est de plus en plus difficile de distinguer le contenu authentique de la fraude. Une rupture de la communication et de la cohésion sociale peut résulter du fait que les individus font moins confiance aux sources et doutent davantage des informations qu’ils obtiennent.

 

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